Thèse en cours

Poétiques de la Romanité au Ier siècle avant notre ère : une identité à l'épreuve du monde. Recherches sur l'expression de la Romanité dans les oeuvres de Catulle et de Tibulle.

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Auteur / Autrice : Julian Paris
Direction : Hélène Casanova-Robin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Études latines
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Rome et ses renaissances. Art, archéologie, littérature, philosophie (Paris ; 2006-....)

Mots clés

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Résumé

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Nous proposons d'étudier les modalités de représentation de la Romanité, entendue comme identité collective, dans une forme littéraire connue pour être celle de la « poésie du Moi », de l'expression de la subjectivité : la poésie pré-élégiaque de Catulle et celle, proprement élégiaque, de Tibulle . Ce genre littéraire, hérité de la poésie hellénistique et adapté à la sensibilité romaine du Ier siècle avant notre ère, semble avoir été perçu comme le plus adéquat pour exprimer une dialectique forte entre l'identité singulière du poète, qu'on a coutume d'associer à une figure littéraire de marginal « anti-romain », et une identité collective essentialisée, la Romanité, dont la définition varie au fil des remous politiques de ce siècle tourmenté. En effet, au-delà des revirements politiques qui marquent l'agonie de la République et l'émergence de l'Empire d'Auguste, les Romains voient les frontières du monde s'ouvrir de façon inédite ; cette brutale expansion de l'espace géographique accessible et administrable confronte et confond nécessairement plusieurs cultures autour du bassin méditerranéen. L'individu doit ainsi construire son identité entre les normes romaines, définies de plus en plus strictement par un pouvoir augustéen propagandiste et conservateur, et les traits culturels d'un Ailleurs toujours plus lointain, plutôt oriental, qui fascine et répugne à la fois. Etudier la poétique spécifique chargée de rendre compte de cette quête d'harmonie entre soi et le monde, aux bornes plus que jamais instables, c'est aussi enquêter sur les dynamiques identitaires de la Romanité dans ses composantes historiques et géographiques au cours du Ier siècle avant notre ère. Pour traduire une représentation subjective de ce nouvel espace, il apparaît nécessaire d'imaginer une forme tout aussi nouvelle d'expression, une poétique à même de figurer une tension tripolaire entre soi, la Romanité et le monde, tout en cherchant à harmoniser les trois membres de cette triangulation. Notre investigation esthétique nous semble ainsi très étroitement liée à une histoire du monde et de ses représentations, et peut révéler des modalités d'expression inédites de la Romanité, vue au prisme de l'intimité littérarisée de nos poètes.