Thèse en cours

La responsabilité des sociétés en matière environnementale

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Auteur / Autrice : Laurine Teixeira
Direction : Rémi DalmauGrégoire Leray
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 21/05/2024
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut François GENY

Mots clés

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Résumé

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Le droit des affaires et celui de la responsabilité évoluent au gré des préoccupations contemporaines, en grande partie axées aujourd'hui sur les enjeux climatiques. Si les préjudices environnementaux résultent de multiples facteurs, l'implication des sociétés dans de nombreuses situations est aujourd'hui indéniable. Dotées d'un pouvoir de contrôle et d'une influence variables, ces sociétés doivent ainsi rendre des comptes auprès de divers acteurs et faire preuve d'une transparence de plus en plus exigée. Différentes obligations émergent ainsi, et avec elles, les cas de responsabilité. Ce sujet de recherche a pour ambition d'analyser les fondements et procédures permettant de mettre en cause la responsabilité des sociétés. Il s'agira d'envisager la problématique de manière large, explorant à la fois les cas de responsabilité avant et après l'existence d'un dommage en matière environnementale. Il sera également question d'analyser l'implication des considérations environnementales au sein du droit privé. De nombreuses dispositions en matière de prévention et de conformité sont nées. Par l'adoption de chartes, de codes de conduite ou de clauses environnementales directement intégrées dans les contrats, les entreprises ont ainsi internalisé ces problématiques de manière volontaire ou obligatoire. Le sujet de recherche tend à mettre en lumière une certaine augmentation des obligations pesant sur les sociétés et à déterminer d'une part l'efficacité de ces mesures et, d'autre part, les conséquences en cas de non-respect à ces obligations. La problématique sera également abordée sous un angle plus large et indirect. Les ONG, consommateurs, autorités administratives et concurrents interagissent avec ces sociétés et contribuent à leurs évolutions. Ils détiennent de multiples instruments afin de les contraindre et peuvent avoir intérêt à agir pour que celles-ci répondent de leurs actes. Au demeurant, la société dite « mère » ou « donneuse d'ordres » occupe un poste relativement important et peut donc être redevable d'obligations fluctuantes. La question de la responsabilité du fait d'autrui a également été débattue concernant les groupes de sociétés. Les règles relatives à l'autonomie de la personne morale ont souvent été un frein pour engager la responsabilité des sociétés mères mais d'autres outils ont pu être envisagés afin de contourner cet obstacle. Enfin, la dimension mondiale dans laquelle les sociétés s'inscrivent conduisent à analyser les règles de droit international privé. Ces dernières années ont connu une montée en puissance d'un droit spécial, parallèlement au droit commun, qui serait adapté aux problématiques spécifiques relatives à l'environnement. Toutefois, les outils plus classiques du droit pourraient eux aussi répondre aux mêmes besoins, avec une efficacité moindre, identique ou supérieure. Ce sujet me conduira donc également à me plonger dans les sources du droit et dans la théorie des systèmes juridiques. Il s'agit d'étudier l'équilibre entre ces fondements, leur efficience, leurs atouts comme leurs faiblesses et les potentielles améliorations. Il convient de souligner que les sociétés évoluent dans un contexte économique, fortement concurrentiel et doivent répondre aux besoins de croissance du marché, ce qui rentre parfois en contradiction avec les impératifs de préservation de la planète. Il sera ainsi pertinent d'analyser le contexte politique dans lequel ce sujet s'inscrit, en passant par une certaine analyse économique du droit, de la morale, etc. L'aboutissement de cette thèse pourra ainsi consister à proposer une hiérarchie des fondements, à les différencier, à envisager de nouvelles perspectives et peut-être dégager une orientation générale du droit de la responsabilité. Ce projet de recherche vise à apporter une contribution significative du droit privé en pleine évolution.