Thèse soutenue

Etude des différents facteurs influençant la perte de cοnnaissance chez l'apnéïste

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Auteur / Autrice : Jérémie Allinger
Direction : Frédéric LemaîtreMarion Noulhiane
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Staps
Date : Soutenance le 02/12/2024
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des transformations des activités physiques et sportives (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2004-....)
Établissement co-accrédité : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Jury : Président / Présidente : Aurélien Pichon
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Lemaître, Marion Noulhiane, Aurélien Pichon, Patrice Brassard, Guillaume Costalat, Antonis Elia
Rapporteurs / Rapporteuses : Aurélien Pichon, Patrice Brassard

Mots clés

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Résumé

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Ce travail de thèse proposait d’étudier les facteurs influençant la perte de connaissance chez les apnéistes. Dans un premier temps, nous avons étudié la prévalence des accidents en apnée compétitive en fonction de la discipline d’apnée pratiquée (étude 1) puis tenté d’établir s’il existait un profil particulièrement à risque pour la syncope chez les apnéistes experts (étude 2). Dans un second temps, nous avons analysé l’impact cognitif d’une série d’apnées maximales chez des apnéistes experts ainsi qu’après une séance d’apnée habituelle chez des apnéistes amateurs (études 3 et 4). Par ailleurs, une attention particulière a été portée à la quantification et à la gestion de la charge d’entraînement en apnée en situation écologique (étude 4). Enfin, les réponses hémodynamiques et d’oxygénation cérébrale des apnéistes novices ont été comparées lors d’apnées statiques et dynamiques (étude 5). Les syncopes restent relativement fréquentes (3,31 % des accidents), avec un risque deux fois plus élevé pour les disciplines sans palme. Certains apnéistes avec une capacité à réaliser de longues apnées ont tendance à prendre plus de risques, notamment chez les compétiteurs expérimentés masculins. Cela pourrait être en lien avec une exposition répétée à l’hypoxie puisque nous avons montré qu’une série d’apnées maximales affecte directement les fonctions cognitives, peu importe le niveau d’entraînement. Toutefois, chez les non-experts, une seule séance d'apnée dans un cadre non compétitif n’a pas révélé de déficits cognitifs notables, ce qui suggère que ces altérations dépendent probablement de l'intensité, la fréquence des apnées et donc de la dose hypoxique. Cette dose hypoxique semble dépendre également du type d’apnée : statique ou dynamique. Ainsi, bien que l'apnée statique bénéficie de mécanismes compensatoires plus efficaces, l'apnée dynamique, en raison de l'effort musculaire accru, induit une hypoxie plus rapide mettant davantage à l'épreuve les mécanismes de protection cérébrale. Il semble donc intéressant d’utiliser des outils pour quantifier la charge d’entraînement des apnéistes afin de mieux évaluer la dose hypoxique induite et, à terme, de limiter les risques de syncopes pour prévenir les éventuelles futures altérations cognitives. Ces travaux ouvrent la voie à de futures recherches sur les adaptations à l’hypoxie induite par l’apnée dans le cadre sportif et médical, tout en appelant à une meilleure gestion des risques liés à la pratique.