Invoquer l'Empire : La photographie et le territoire aux origines du colonialisme français en Indochine (1845–1879)
Auteur / Autrice : | Edouard De saint-ours |
Direction : | Jean-françois Klein, Luke Gartlan |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire, histoire de l'art et archeologie |
Date : | Inscription en doctorat le 13/09/2018 Soutenance le 29/11/2024 |
Etablissement(s) : | Normandie en cotutelle avec UNIVERSITE DE ST ANDREWS |
Ecole(s) doctorale(s) : | Normandie Humanités |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Identité et Différenciation des Espaces de l'Environnement et des Sociétés |
Établissement co-accrédité : Université Le Havre Normandie | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Luke Gartlan, Thomas Vaisset, Linda Goddard, Susie Protschky, Ashley Thompson |
Rapporteur / Rapporteuse : Susie Protschky, Ashley Thompson |
Mots clés
Résumé
La thèse analyse les liens entre la photographie et le projet colonial français en Asie du Sud-Est continentale des premières photographies du Vietnam (1845) jusqu'à la fin du gouvernement des Amiraux en Cochinchine française (1879). En Indochine, comme dans la plupart des territoires en situation coloniale, la photographie a été de plus en plus mobilisée pour soutenir le projet impérial français, recueillir des renseignements sur le territoire et les populations, informer les décideurs sur les progrès de l'expansion et de l'exploitation, contribuer à l'avancement des sciences coloniales, promouvoir des actions prospectives, légitimer les structures de domination ou renforcer le sentiment colonialiste parmi le public métropolitain. Reconnaissant la nature performative de la représentation photographique et l'importance des contextes historiques et sociopolitiques, la thèse démêle les liens existants entre des photographies des territoires Vietnamien et Cambodgien et le projet colonial dans quatre études de cas illustrant des moments clés de la période pré-coloniale et des premières années de la colonisation : la création et la circulation des premières photographies du Việt Nam (1845-53), les usages de la photographie pendant la campagne de Cochinchine (1858-60), le rôle central de l'Exposition universelle de Paris pour la diffusion des photographies d'Angkor (1866-67) et l'utilisation de l'appareil photographique au Cambodge pendant les dernières années de la gouvernance navale française (années 1870). Tout au long des quatre chapitres, la thèse aborde la manière dont la photographie a contribué à des efforts militaires, scientifiques et commerciaux concrets et examine les processus par lesquels des idéologies du pouvoir et de l'altérité ont souvent investi ces images. Considérant que l'appropriation visuelle a souvent facilité des formes de contrôle plus tangibles, elle propose une réévaluation de la contribution de la photographie à la domination coloniale française en Indochine avant 1880.