Multilatéralité conventionnelle et évasion fiscale internationale des entreprises : enjeux et défis
Auteur / Autrice : | Mamadou Sako |
Direction : | Thierry Lambert |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | En droit spécialité Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 31/10/2017 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences juridiques et politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEFF - Centre d'Etudes Fiscales et Financières |
Mots clés
Résumé
L'on sait avec le Doyen Trotabas, que le droit fiscal est un droit totalement autonome des qualifications des autres matières du droit et qu'il est un droit réaliste appréhendant les situations telles qu'elles sont en les imposant, en dépit de leur nature licite ou illicite. Cette position se justifie par la nature régalienne du Droit fiscal, quoi qu'elle fût battue en brèche (Louis Trotabas & Jean Marie cotteret, Droit fiscal ,8e ed Dalloz-sirey 1996). Aujourd'hui, avec l'internationalisation du droit fiscal qui est devenu un droit conventionnel, l'on se rend bien compte que le principe de primauté du droit international n'est pas appréhendé de la même manière dans les autres matières, qu'en droit fiscal qui est un droit régalien. Ainsi, lorsque en matière de Droit privé la règle de conflit résultant d'une convention internationale prime prioritairement sur le Droit interne, ce n'est pas encore le cas(pour l'essentiel) en matière fiscale internationale, où la convention, quelle qu'elle soit reste subsidiaire à la loi nationale .La convention ne venant que confirmer ou infirmer une loi nationale qui s'applique prioritairement. C'est donc une primauté dans la subsidiarité (CE, ass. 28 juin 2002, Schneider Electric, RDF 01/09/2002, n° 36, p. 1133).Cette réalité en matière fiscale internationale, accentue encore le caractère autonome du Droit fiscal si cher à Trotabas. L'aspect souverain et régalien du Droit fiscal tant en matière interne qu'internationale est crucial. Pourtant, c'est dans cet univers si souverain que les conventions fiscales tendent à se multiplier aujourd'hui. Autrefois largement bilatérales, elles sont en train de s'acclimater à l'air multilatéral, notamment, s'agissant de la lutte contre l'évasion fiscale internationale des entreprises. Ce fléau que nombre de gouvernements et institutions internationales cherchent à contrecarrer par des conventions multilatérales n'est pas loin de soulever des difficultés juridiques pratiques tant pour les pouvoirs publics en matière de finances publiques et de développement que pour les entreprises en termes de trésorerie et d'organisation du fait de la lourdeur des obligations à elles imposées. Mais aussi de manière plus pratique, de la possibilité d'invoquer la doctrine administrative lors de contrôles fiscaux. S'il est toutefois à noter que la convention BEPs n'est pour l'essentiel pas ratifiée, notre projet ambitionne d'approfondir les enjeux de la multilatéralité fiscale sous tous les angles en mettant l'accent sur ses applications les plus pratiques, sans sacrifier l'analyse théorique et sans en faire non plus son but. Il s'attelle néanmoins à définir si la convention fiscale multilatérale serait pertinente en matière fiscale. S'appuyant sur le Cas récent du BEPs pour l'essentiel dans le cadre de la présente démonstration (sans omettre les autres initiatives multilatérales en matière d'évasion fiscale des entreprises), il vise à retracer les difficultés concrètes liées aux évasions fiscales des entreprises en abordant les problématiques majeures tout en déterminant pourquoi et comment la convention multilatérale serait pertinente ou impertinente.