Nouvelle stratégie de protection des alliages d'aluminium par des inhibiteurs organiques dérivés de la chimie des carbènes
Auteur / Autrice : | Mathilde Michaux |
Direction : | Dimitri Mercier, Dominique Costa |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Chimie Physique |
Date : | Inscription en doctorat le 02/02/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Chimie physique et chimie analytique de Paris Centre |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche de Chimie Paris |
Equipe de recherche : Physico-Chimie des Surfaces (PCS) | |
établissement opérateur d'inscription : Chimie ParisTech / École Nationale Supérieure de Chimie de Paris (ENSCP) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La durabilité des matériaux en conditions de service est un enjeu majeur qui nécessite une attention toute particulière afin d'assurer une durée de vie optimale de ces matériaux. Les enjeux sont importants et portent aussi bien sur des aspects économiques, écologiques et sociétaux. Dans le secteur aéronautique, le bannissement du chrome hexavalent dû à sa toxicité (pour l'environnement et la santé), oblige à développer de nouvelles technologies pour assurer la tenue à la corrosion des alliages utilisés actuellement (principalement des alliages d'aluminium). Ces alliages et plus particulièrement les séries 2xxx et 7xxx utilisés comme matériaux de structure possèdent de très bonnes propriétés mécaniques dû à la présence de phases secondaires (intermétalliques) assurant un durcissement structural, au détriment de la tenue à la corrosion. L'une des voies envisagées pour renforcer la protection contre la corrosion porte sur l'utilisation d'inhibiteurs organiques. Pour assurer des performances optimales, ces molécules doivent répondre à deux critères : (a) une interaction forte avec l'alliage et (b) un ajustement de groupements spécifiques. Dans cette optique, la chimie des carbènes et plus spécifiquement les carbènes N hétérocycliques (NHC) est une voie prometteuse du fait de la forte réactivité du carbène assurant une interaction forte avec de nombreux métaux et de par une modulation des propriétés des molécules par une grande flexibilité pour leur fonctionnalisation. Au cours de cette étude, trois molécules d'intérêt seront étudiées afin d'évaluer la nature de l'interaction vis-àvis de surfaces modèles (Al, Cu, et Al2Cu) et d'un alliage industriel (Al2024) mais aussi l'influence des groupements fonctionnels sur la tenue à la corrosion. Pour réaliser ce travail, le/la doctorant(e) s'appuiera sur une approche développée au sein de l'équipe Physico-Chimie des Surfaces, basée sur une combinaison de mesures in situ (électrochimie, ICP-OES, QCM) et d'analyse fine des surfaces (chimique et morphologique) par spectroscopie de photoélectrons (XPS), Spectrométrie de masse d'ions secondaires à temps de vol (ToF-SIMS) et microscopie à force atomique (AFM). Cette méthodologie permettra d'améliorer la compréhension de la nature des interactions molécules / substrats métalliques et de les corréler aux propriétés d'anticorrosion des monocouches formées. Les résultats expérimentaux obtenus serviront de base à la modélisation par DFT sur le système le plus pertinent. La DFT sera utilisée pour comprendre les mécanismes d'adsorption des molécules organiques sur les surfaces métalliques, calculer les énergies libres d'adsorption, et caractériser les propriétés électroniques des systèmes. Selon l'avancée des travaux, de nouvelles molécules d'intérêt pourront être synthétisées par les équipes partenaires du projet. Le/la doctorante intègrera l'équipe Physico-Chimie des Surfaces de l'Institut de Recherche de Chimie Paris (Equipe dirigée par Philippe Marcus)). Le projet s'inscrit dans le cadre d'une collaboration avec l'Institut Parisien de Chimie Moléculaire (L. Fensterbank) et le Laboratoire de Chimie de la Matière Condensée de Paris (F. Ribot) portant sur la compréhension des NHC. Le projet est soutenu par SAFRAN qui assurera la fourniture des alliages aéronautiques.