Signature multi-omique des lymphocytes T régulateurs tissulaires humains et rôle de l'IL-33 dans la régénération tissulaire.
Auteur / Autrice : | Clara Cretet rodeschini |
Direction : | Makoto Miyara |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie moléculaire et cellulaire |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Physiologie, Physiopathologie et Thérapeutique (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'immunologie et des maladies infectieuses (Paris ; 2014-....) |
Equipe de recherche : Etude et manipulation de la tolérance en immunopathologie humaine |
Mots clés
Résumé
La transplantation d'organe et les greffes ont permis, depuis ses premières réussites dans les années 1950, d'allonger l'espérance de vie de milliers de patients tout en améliorant leur qualité de vie. Les techniques chirurgicales associées à ces opérations ne cessent de s'améliorer et permettent une meilleure prise en charge des patients. Notamment en 2018 où l'équipe du Pr Emmanuel Martinod (Hôpital Avicenne, Bobigny) a réalisé avec succès une greffe de trachée à partir d'un greffon aortique rigidifié avec un stent. En plus de la restauration de voies respiratoires fonctionnelles, une régénération trachéale et cartilagineuse a été observé, phénomènes qui n'avait jamais été rapporté avec d'autres substituts. Néanmoins, la majorité des transplantations d'organes ne présentent pas une telle régénération et elles peuvent être suivies de complications graves comme le phénomène de rejet aigu, dû à l'activation du système immunitaire de l'hôte contre le greffon. L'acceptation du greffon par l'hôte dépend en grande partie de la régénération tissulaire post-greffe et d'importantes variabilité interpatients existent au niveau de cette durée de régénération. Afin d'éviter ces complications, des immunosuppresseurs sont prescrits mais ils peuvent induire des effets secondaires plus ou moins graves. Avec l'émergence des thérapies cellulaires, les populations immunorégulatrices sont apparues comme une alternative potentielle au traitement post-opératoire conventionnel. Parmi elles, les lymphocytes T régulateurs (Tregs), qui représentent 1 à 6% des lymphocytes T CD4+, possèdent une fonction immunosuppressive et sont essentielles au maintien de l'homéostasie dans de nombreux tissus. De plus, il existe une sous-population impliquée dans la régénération tissulaire de nombreux tissus (muscles, intestin, cerveau ) appelée Tregs tissulaires. Des études ont montré que ces Tregs présents dans les tissus endommagés sont en parti recruté par l'alarmine IL-33 via leur récepteur ST2. La concentration d'IL-33 apparait également décisive puisque de faibles concentrations permettent la régénération mais une concentration trop élevée est associée à des phénomènes allergiques. Des premiers résultats ont montré d'une part que le nombre Tregs dans des néotrachées après transplantation est significativement plus élevé que dans des trachées natives. Et d'autre part, l'analyse du sécrétome de greffons cryopréservés a révélé une libération d'IL-33 au premier jour de culture. Dans ce contexte, nous émettons l'hypothèse que l'hétérogénéité de la réponse immunitaire locale, en particulier le contrôle de l'inflammation par les Treg tissulaires sensibles à l'IL-33, explique l'hétérogénéité de la régénération tissulaire des patients. Cette thèse a donc pour objectif d'établir une analyse approfondie des Tregs tissulaires au niveau phénotypique, transcriptomique et du sécrétome à partir d'échantillons humains (patients et donneurs sains). Cette analyse approfondie sera élargie à quasiment tous les tissus du corps humain afin d'établir une cartographie de cette population dans des tissus où ils pourraient avoir un impact thérapeutique. Nous nous intéresserons également à l'axe Il- 33/Treg afin de déterminer plus précisément l'influence de l'IL-33 sur la régénération tissulaire, ainsi que sa concentration optimale pour la favoriser.