Thèse en cours

Impact familial du cancer pédiatrique : quelles répercussions de la maladie pour les frères et sœurs plusieurs années après le diagnostic ? - Cohorte LEA -

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AttentionLa soutenance a eu lieu en 2023. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Cindy Faust
Direction : Julie Berbis
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Recherche Clinique et Santé Publique
Date : Soutenance en 2023
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Sciences de la vie et de la santé (Marseille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEReSS - Centre d’Etudes et de Recherche sur les Services de Santé et la Qualité de Vie
Jury : Président / Présidente : Pascal Auquier
Examinateurs / Examinatrices : Julie Berbis, Virginie Gandemer, Etienne Audureau, Stéphane Ducassou
Rapporteurs / Rapporteuses : Etienne Audureau, Stéphane Ducassou

Résumé

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L’expérience du cancer de l’enfance, responsable d’un stress significatif et d’importants bouleversements sur le quotidien familial, impacte l’ensemble de la famille, et notamment les frères et sœurs. Ainsi, de multiples travaux ont déjà étudié l’ajustement de la fratrie d’enfants atteints de cancer durant la phase aigüe. Cependant, même si l’enfant a survécu, les conséquences psychosociales rapportées pourraient persister longtemps après la fin du traitement et peu d’études ont été conduites pour rechercher les répercussions à distance de la maladie sur le devenir de la fratrie d’enfants survivants d’un cancer. Depuis 2004, le programme LEA (Leucémie et autres hémopathies malignes de l’Enfant et de l’Adolescent) a pour objectif d’évaluer les déterminants (médicaux, socioéconomiques, comportementaux et environnementaux) de l’état de santé et de la qualité de vie à moyen et long terme des patients traités pour une hémopathie maligne durant l’enfance après 1980. C’est aujourd’hui une cohorte de plus de 5500 anciens patients, suivis dans 18 centres participants en France. Dans le cadre d’une étude ancillaire, l’organisation du recueil de données a été étendue au moyen d’auto-questionnaires aux frères et sœurs des patients survivants d’une leucémie aiguë de l’enfance. L’objectif de ce travail de thèse a été de documenter, à partir des données disponibles, l’impact à long terme de la leucémie pédiatrique sur la fratrie au travers de trois grandes thématiques de recherche : la qualité de vie, le fonctionnement familial et le parcours scolaire. Nos travaux se sont consacrés dans un premier temps à évaluer la qualité de vie à long terme de la fratrie, au regard de celle rapportée par les survivants eux-mêmes et aux données issues de population générale. Une approche par clustering a permis de structurer des profils de fratries, puis l’identification des déterminants a indiqué une perception différente des scores de qualité de vie selon l’âge de la fratrie. Nous avons ensuite exploré, au moyen d’un modèle d’équations structurelles, les caractéristiques associées au fonctionnement familial perçu à long terme et ses interrelations avec les facteurs psycho-comportementaux et sociaux de la fratrie. Tandis que plusieurs facteurs, dont le poids de l’histoire de la leucémie, avaient un effet délétère indirect, la situation financière de la famille au diagnostic n'était pas liée à un surrisque de fonctionnement familial problématique. Enfin, nous avons proposé une analyse du parcours scolaire, en prenant le redoublement comme indicateur de difficultés chez la fratrie après le diagnostic. Nos résultats, n’indiquant pas un risque plus élevé de retard à la fin du collège chez la fratrie comparé à la population générale, ont cependant montré des facteurs socio-économiques et liés au cancer associés à la survenue de difficultés scolaires chez la fratrie à moyen et long terme. Dans l’ensemble, nos résultats ont suggéré que certains frères et sœurs pouvaient être plus vulnérables, se retrouvant confrontés à des problèmes plusieurs années après le diagnostic. Ce travail contribue à clarifier l'impact de la leucémie aiguë sur le vécu à long terme de la fratrie d'enfants ayant survécu à cette maladie, mais souligne également l’importance de mieux comprendre cette population de frères et sœurs, souvent considérées comme les «enfants oubliés». L'attention portée à la fratrie doit permettre, non seulement de repérer les individus les plus fragiles pour ainsi améliorer leur prise en charge et leur accompagnement, mais également d’optimiser le suivi à long terme des survivants. En pratique, l’ensemble de la démarche vise à alimenter la réflexion sur le développement de potentielles interventions de soutien destinées aux familles et dans les domaines adéquats, dans le but de réduire les difficultés dans leur parcours d’après-cancer. Au-delà, des perspectives de recherche sont nécessaires pour continuer à soutenir et rendre plus performant le système de soins.