Thèse en cours

caractérisation et manipulation des réseaux visuo-attentionnels chez les patients atteints d'hémianopsie latérale homonyme avec la stimulation électrique transcrânienne par courant alternatif: des sciences fondamentales aux applications cliniques

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Auteur / Autrice : Alexia Potet
Direction : Antoni Valero-cabre
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Inscription en doctorat le 19/02/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut du cerveau et de la moelle épinière
Equipe de recherche : FRONTLAB - Frontal Function and Pathology

Mots clés

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Résumé

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Des nouvelles techniques de neurostimulation non invasive ayant pour but de moduler l'activité cérébrale et les mécanismes de neuroplasticité offrent des données prometteuses en pathologie cérébrale vasculaire et neurodégénérative (Teichmann et al. 2016,). Cependant, très peu de données concernent les applications cliniques de ces techniques sur des pathologies neurovisuelles centrales. La tACS est une méthode de stimulation par courant alternatif, pouvant moduler l'activité neurale en imposant de l'activité oscillatoire, induisant des phénomènes de synchronisation entre régions cérébrales à des fréquences spécifiques (Thut et al. 2017). La tACS est une méthode récente mais prometteuse sur les dysfonctions de la synchronie cérébrale. Les déficits du champ visuel par lésions cérébrales, hémianopsie latérale homonyme (HLH) complète ou incomplète, cécité cérébrale sont fréquents après accidents cérébro-vasculaires (AVC), traumatismes crâniens et anoxie cérébrale. Ils nuisent gravement à la qualité de vie des patients: vie professionnelle, conduite automobile, sports (Trauzettel-Klosinski 2011). Une récupération neurologique spontanée n'est observée que chez 30% des patients (Zhang, 2006 ), mais reste le plus souvent parcellaire (Zihl 2006). Les techniques de rééducation classique neurovisuelle ont un faible niveau de preuve (Pollock et al. 2011). Une étude observationnelle de tACS occipitale chez des patients avec lésions du nerf optique a montré une augmentation de la taille du champ visuel, de la puissance et de la synchronie alpha occipitale, (Sabel et al. 2011). Deux études de tACS transorbitale ont montré des améliorations visuelles (Gall et al. 2011, 2016), et des compensations d'une activité oscillatoire anormalement faible par resynchronisation temporelle. (Bola et al. 2014). Notre équipe a démontré un rôle de la stimulation cérébrale non invasive au niveau des champs oculaires frontaux (FEF, Frontal Eye Fields) de l'hémisphère droit sur l'activité oscillatoire beta-haut (~30 Hz) corticale, en améliorant la perception visuelle des deux hémi-champs et la synchronie fronto-pariétale de l'hémisphère droit (Chanes et al. 2013, 2015, Quentin et al. 2014, 2015, Vernet et al. 2015, Stengel et al. 2016). Dans notre étude, la tACS permettra de tester une nouvelle stratégie, basée sur la manipulation de l'activité oscillatoire des réseaux fronto-pariétaux de l'hémisphère droit, sous-tendant la modulation de la perception visuelle, et de la comparer à une stimulation occipito-pariétale controlatérale à la lésion. L'objectif est d'obtenir des améliorations perceptuelles immédiates. Nous évaluerons les effets comportementaux de la stimulation tACS du réseau fronto-pariétal droit et de la région occipitale et pariéto-occipitale controlatérale à la lésion, sur la perception visuelle en périmetrie statique et cinétique. Nous quantifierons également les effets de la stimulation de ces deux cibles sur l'activité cérébrale, par électrophysiologie (EEG). Nous faisons ainsi l'hypothèse que la tACS, en augmentant la connectivité fonctionnelle, permettra de moduler le seuil de perception visuelle. L'objectif innovant en neuromodulation de ce projet est, au moyen d'une source rythmique de stimulation trans-crânienne délivrée de façon locale par tACS, d'induire une activité oscillatoire qui permet de synchroniser : (a) des réseaux fronto-pariétaux droits; ou (b) des réseaux occipito-pariétaux contra-latéraux à la lésion, qui gouvernent les mécanismes d'orientation attentionnelle, créant ainsi une facilitation top-down de la perception visuelle et permettant une amélioration fonctionnelle chez des patients cérébro-lésés.