Féminiflores'' : le motif de la femme-fleur dans l'imaginaire décadent
Auteur / Autrice : | Valérie Lavigne |
Direction : | Sylvie Ballestra-puech |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Litterature generale et comparee |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2014 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | SHAL - Sociétés, Humanités, Arts et Lettres |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CENTRE TRANSDISCIPLINAIRE D'ÉPISTEMOLOGIE DE LA LITTÉRATURE ET DES ARTS VIVANTS |
Mots clés
Résumé
Le motif de la femme-fleur, récurrent dans les représentations littéraires et iconographiques de la fin du XIXe siècle, a un sens spécifique dans l'imaginaire décadent. Un large corpus de romans, de nouvelles et de poèmes, organisé notamment autour des oeuvres de Jane de La Vaudère et de Félicien Champsaur, ainsi que de tableaux, d'affiches et de lithographies, faisant la part belle aux oeuvres d'Edmond Rocher, de Georges de Feure et d'autres artistes Art nouveau, permet de rendre compte de son succès entre 1880 et 1910 et d'analyser ses caractéristiques symboliques. En lien avec un contexte de misogynie avérée d'une part et d'engouement pour l'horticulture d'autre part, la parenté entre femme et fleur témoigne des obsessions d'une époque. La femme-fleur est l'une des modalités de la femme fatale, figure d'une essence féminine séductrice et duplice, à la fois belle et dangereuse. La thèse s'attache non seulement à mettre au jour la fécondité des images florales pour dire la femme fatale, mais aussi à montrer qu'elles ont pour effet d'érotiser et d'esthétiser cette figure du féminin fatal, d'en faire à la fois un objet de désir et un objet d'art. Le travail est organisé en trois parties : l'enracinement du motif de la femme-fleur dans l'esthétique décadente, l'éclosion d'un érotisme floral, et l'épanouissement d'une icône 1900. La première partie vise à identifier et analyser les traits caractéristiques des femmes-fleurs décadentes, envisagées comme des parangons de cette esthétique. La deuxième partie étudie la portée érotique de l'association entre femme et fleur, détaillant comment les dimensions concrètes et symboliques de la fleur permettent de décrire le sexe et la sexualité. La troisième partie traite de la consécration et de la codification du motif de la femme-fleur, devenu emblématique au début du XXe siècle, marquant le triomphe de son caractère ornemental sur son caractère fatal. Ce parcours souligne que le motif de la femme-fleur est crucial dans l'imaginaire décadent, dont il cristallise plusieurs dimensions, et permet de conclure à une objectification et à une minoration symbolique du féminin par les images florales.