Variations spatio-temporelles de laccumulation et du transfert de mercure et de méthylmercure dans les réseaux trophiques planctoniques en Méditerranée
Auteur / Autrice : | Javier Angel TESáN ONRUBIA |
Direction : | Daniela Bănaru, Marc Tedetti |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de l'environnement: Océanographie |
Date : | Soutenance en 2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Environnement (Aix-en-Provence ; 1996-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MIO - Institut Méditerranéen d'Océanographie, UM 110 |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Cuny |
Examinateurs / Examinatrices : Chrystelle Montigny, David Amouroux, Daniela Bănaru | |
Rapporteur / Rapporteuse : Chrystelle Montigny, Daniel Cossa |
Mots clés
Résumé
Les populations humaines sont principalement exposées au mercure (Hg) à travers la consommation des produits de la mer. Les poissons méditerranéens contiennent plus de Hg que leurs congénères dautres zones océaniques, phénomène connu sous le nom danomalie méditerranéenne de Hg. Létude de laccumulation et du transfert du Hg au sein du compartiment planctonique pourrait donc aider à mieux appréhender les phénomènes responsables des fortes teneurs en Hg mesurées dans les prédateurs supérieurs de Méditerranée. Dans ce contexte, le but de cette thèse était détudier les variations spatio-temporelles de laccumulation et du transfert de Hg total (THg) et de monométhylmercure (MMHg) dans les réseaux trophiques planctoniques en Méditerranée. Deux suivis ont été réalisés en Méditerranée, lun au niveau spatial, et lautre au niveau temporel impliquant la collecte deau et de plancton en grandes quantités, ainsi que la séparation de ce plancton en différentes fractions de taille de phytoplancton (0.72.7, 2.720, 2060 et 0.760 μm) et de zooplancton (60200, 200300, 300500, 5001000, 10002000 et > 2000 μm). Les rapports isotopiques du carbone et de lazote, la composition biochimique et les concentrations en THg/MMHg ont été déterminées dans chacune de ces fractions, et la composition du plancton a été identifiée. Le pico- et le nanoplancton, dominants en Méditerranée, bioconcentrent le THg et le MMHg respectivement 106 et 105 fois par rapport aux concentrations dans leau de mer. Les cellules picoplanctoniques ont un rapport surface-volume plus important qui favorise la forte bioconcentration de THg. Dans le réseau trophique planctonique, le THg bioréduit, alors que le MMHg bioamplifie et atteint des concentrations maximales dans les niveaux trophiques supérieurs. Au sein des copépodes, le MMHg bioaccumule avec la taille et avec le contenu en protéines des tissus. En condition de biomasses phytoplanctoniques élevées, les concentrations de MeHg dissous dans leau de mer et les concentrations en MMHg dans le zooplancton sont plus faibles. Dans ces conditions, la présence de consommateurs herbivores-omnivores réduit la concentration de MMHg dans le zooplancton. En condition de faibles biomasses phytoplanctoniques, les concentrations de MeHg dissous dans leau sont plus élevées, ce qui favorise labsorption directe du MeHg dans le zooplancton. Les consommateurs omnivores-carnivores de niveau trophique plus élevé que lon retrouve davantage dans ces conditions oligotrophes entraînent une accumulation plus importante de MMHg dans le zooplancton. Les résultats de cette thèse montrent donc que laccumulation et le transfert de THg et de MMHg dans les réseaux trophiques planctoniques, qui dépendent à la fois de la trophodynamique du milieu et des émissions anthropiques, pourraient en partie expliquer lanomalie méditerranéenne de Hg.