Quand les éléments se déchaînent : déplacement et réinstallation des populations affectées par le cyclone Idai et les inondations à Búzi (Mozambique)
Auteur / Autrice : | Uacitissa Mandamule |
Direction : | Valérie Golaz, Stéphanie Duvail |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 11/12/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Population-environnement-développement (Marseille) |
Jury : | Président / Présidente : Sandrine Revet |
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Golaz, Stéphanie Duvail, Jacques Véron, Michel Cahen | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sandrine Revet, Jacques Véron |
Résumé
Cette thèse porte sur une des plus grandes catastrophes qu’ait connu le Mozambique : le cyclone Idai et les inondations qui l’ont suivi, en mars 2019. En recourant à une combinaison de différentes méthodes (entretiens, observations, analyse de documents et de rapports, cartographie, …), nous avons cherché à comprendre les représentations et les pratiques autour des déplacements de population, les logiques des politiques publiques de réinstallation hors de la plaine inondable et l'adéquation de cette politique avec les besoins des populations. La recherche menée à Búzi montre que la réinstallation des populations en zone non-inondable s'inscrit dans la continuité de la politique de modernisation autoritaire qu'a menée l'État Mozambicain pendant la période socialiste radicale (1975-1990). Derrière le discours de mise en sécurité des populations vivant dans des plaines inondables, cette politique a d’autres objectifs tels que s’assurer le contrôle d’un territoire, reconquérir l'électorat d’une zone d’opposition, renforcer l’emprise autoritaire de l’État sur la population ou encore tirer profit des ressources provenant de l’aide humanitaire. Face à ces politiques humanitaires mal pensées, il se joue des stratégies de pouvoir entre les différents acteurs pour tirer parti de l'afflux de l'aide et de la réorganisation des territoires. Le déplacement est source de changements sociaux, majoritairement défavorables à de nombreux ménages qui tiraient parti de la plaine inondable mais également favorables à des catégories de populations plus vulnérables (femmes et jeunes) qui s'autonomisent. Ce travail appelle à repenser les réponses aux catastrophes dites ''naturelles'', qui seront plus fréquentes, pour une meilleure prise en compte des pratiques, besoins et aspirations des habitants des territoires concernés.