Signatures de monitoring dans la parole et leurs précurseurs : une vision multifacette.
Auteur / Autrice : | Lydia Dorokhova |
Direction : | Elin Runnqvist, Pascal Belin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance en 2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LPL - Laboratoire Parole et Langage |
Jury : | Président / Présidente : Kate Watkins |
Examinateurs / Examinatrices : Elin Runnqvist, Pascal Belin, Robert J. Hartsuiker, Céline Amiez | |
Rapporteur / Rapporteuse : Kate Watkins, Robert J. Hartsuiker |
Mots clés
Résumé
La parole est un processus multifacette qui combine rapidement et précisément le traitement cognitif avec les actions motrices. Malgré cette complexité, les erreurs de parole se produisent rarement. Cette précision remarquable peut être attribuée à la présence de l'auto-surveillance (self-monitoring), permettant de détecter et de rectifier rapidement divers types d'erreurs commises ou imminentes. L'objectif principal de cette thèse est d'explorer de manière exhaustive le phénomène de la surveillance de la parole, cherchant à comprendre comment elle fonctionne dans le cadre complexe de la production de la parole et au-delà. La recherche vise à explorer des mécanismes de surveillance distincts, à identifier les moments clés de la mise en uvre de l'autocontrôle dans la parole, à examiner comment différents niveaux de représentation influencent le processus de surveillance, et à la contextualiser dans le spectre plus large des capacités humaines le long du continuum moteur-cognitif. Dans le premier chapitre, une étude d'IRMf liée à des événements a évalué les rôles de différentes structures cérébrales associées à des cadres théoriques pour les opérations d'auto-surveilance. Les résultats ont indiqué un rôle du cortex temporal dans la détection d'erreurs commises par le biais de la surveillance basée sur la compréhension; un rôle du cortex frontal médian dans la surveillance basé sur le feedback et un rôle du cervelet dans la modélisation interne de la parole à venir. Un chapitre ultérieur utilisant l'EEG s'est penché sur les aspects temporels du processus de surveillance, en examinant différentes sources de probabilité d'erreur (lexicale et articulatoire-phonétique) ainsi que des erreurs de parole commises. Les résultats ont indiqué que les processus de surveillance interviennent à des stades spécifiques de la production de la parole, en se concentrant sur divers types d'informations pertinentes à chaque étape. Dans le chapitre suivant, une étude d'IRMf a exploré la surveillance générale de l'action en examinant une tâche motrice simple complexifiée par l'introduction d'une règle de surveillance cognitive. L'accent a été mis sur le changement de structures cérébrales associé à l'augmentation des exigences cognitives de la tâche. Les résultats étaient cohérents avec un réseau de contrôle frontal-pariétal-cérébelleux adaptatif et hiérarchique. Enfin, la quatrième étude a examiné la relation entre une spécificité morphologique du cerveau et les activations fonctionnelles dans le cortex cingulaire antérieur (CCA), une zone clé d'intérêt dans la recherche sur la surveillance. Cette étude a révélé que les motifs d'activation déclenchés par les erreurs de parole dépendent des variations sulcales dans le CCA. En résumé, cette exploration multifacette de la surveillance de la parole contribue à notre connaissance de ses multiples mécanismes, de sa dynamique temporelle, de son adaptation aux niveaux de représentation et de sa place le long du continuum des fonctions moteur-cognitives. En utilisant diverses techniques de neuroimagerie et des tâches variées, elle éclaire l'organisation complexe des structures cérébrales impliquées dans le monitoring et sa nature flexible.