Thèse en cours

La présence macédonienne à Chypre à la période de la transition entre les royaumes chypriotes et l'implantation du pouvoir ptolémaïque à Paphos (332-200 avant J.C.) : entre identité hellénique et hybridité.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Eric Chabert
Direction : Claire Balandier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire et archeologie
Date : Inscription en doctorat le 24/09/2018
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : Culture et Patrimoine
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....)

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Pertinence de la recherche : La modification des équilibres du bassin oriental de la Méditerranée à la suite de la mort d'Alexandre III de Macédoine et aux conflits entre ses successeurs, a longuement été abordée du point de vue de l'histoire politique et militaire. Cependant cette phase de transition reste encore largement à explorer et à définir dans le domaine sociétal et culturel. Pour cela, étudier l'existence dans le territoire de marqueurs identitaires spécifiques est incontournable tant au travers de l'étude de l'implantation de nouvelles villes que de l'architecture funéraire (tombes ou stèles) dont les modèles originaires de la Macédoine antique questionnent sur l'origine géographique des commanditaires. De même, l'architecture domestique permet une approche des techniques décoratives utilisées avec l'apparition de mosaïques de galets. Reflet des goût personnels des commanditaires, nous devrons nous interroger, sur leur fonction représentative, leur portée culturelle et les critères de choix iconographiques. Ces interrogations demandent à être abordées sous le prisme de l'interculturalité pour définir la part publique et la part privée investies dans ces œuvres. Au-delà de ces exemples, tous les types de sources, qu'elles soient archéologiques ou textuelles, sont exploités (Numismatique, épigraphie, céramique). Description de la recherche : Pour répondre à ces questions, cette thèse sur la présence macédonienne dans l'ouest de Chypre à l'époque de la disparition des royaumes chypriotes, envisage de réévaluer les données, qui enrichissent les études chypriotes depuis plusieurs années. Bien que les périodes antérieures - âge du bronze, périodes archaïque et classique - aient fait montre d'une attractivité très forte, l'état de la recherche à Chypre est demeuré très en retrait concernant la période hellénistique. Et en particulier pour la haute période hellénistique qui voit la disparition des pouvoirs insulaires et autonomes et l'installation des nouveaux pouvoirs macédoniens qu'ils soient Lagides ou Antigonides. Il faudra donc tout d'abord décrire les mécanismes d'apparition des Macédoniens dans les royaumes de l'ouest de Chypre à la fin du IVe s. av. n. è. Pour ce faire il est incontournable d'établir une cartographie précise des sources (issues de recherches récentes mais également anciennes quand cela est possible). Cela permettra de mieux cerner l'implantation de populations exogènes sur un territoire organisé (déplacement des zones d'habitat, l'abandon ou la pérennité de sanctuaires sur le territoire). Ce travail conduit également à dresser un tableau des réalités immédiatement antérieures à la disparition des royaumes autochtones (présence phénicienne, degré d'hellénisation d'une partie des insulaires) afin de mettre en lumière ce qui se modifie. Cela autorisera également une réflexion sur les modifications, qu'elles soient profondes ou superficielles, que cette implantation provoque (disparition ou maintien des élites locales, choix linguistiques et alphabétiques, adoption de modèles iconographiques nouveaux). Il nous reviendra de définir si ces traits sont investis de valeurs interculturelles les rendant ainsi « acceptables » au plus grand nombre. Quelle était la part de chacun au sein de cette domination macédonienne ? Rencontre-t-on des résistances de la part des insulaires ? Dans quels domaines ? L'établissement d'un corpus exhaustif des signes de cette présence macédonienne permettra de repositionner Chypre au sein de la Méditerranée orientale et égéenne. Par la mise en lumière des processus en œuvre dans l'île, il sera possible d'envisager une approche des régions périphériques en y mettant à l'épreuve la méthodologie employée dans ce travail.