Thèse en cours

« La concurrence des normes d'empathie dans le cadre de la prise en charge de la douleur » (Titre provisoire)

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Auteur / Autrice : Laurie-Anne Galiby
Direction : Pierre Demeulenaere
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sociologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2020
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : Concepts et langages
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe d'étude des methodes de l'analyse sociologique de la Sorbonne

Mots clés

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Résumé

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Problématique L'empathie occupe une place centrale dans la relation soignant-soigné, particulièrement dans la prise en charge de la douleur. Pourtant, elle ne se déploie pas uniformément dans les pratiques médicales et fait l'objet de tensions normatives. Entre injonction à la proximité émotionnelle et cadre biomédical standardisé, les professionnel·le·s de santé doivent naviguer entre des attentes parfois contradictoires. Cette tension est d'autant plus marquée que la douleur demeure inobservable en médecine : elle résiste à toute objectivation. Dans un contexte où la médecine s'inscrit dans une dynamique de rationalisation du travail et repose sur un paradigme plus large, celui du visiocentrisme (Choulet, 2023), l'évaluation devient alors l'unique recours. Toutefois, cette évaluation est indissociable de la subjectivité de l'acteur, une subjectivité qui se construit à travers la socialisation professionnelle et les normes de jugement qui lui sont associées. Mon travail interroge ainsi la concurrence des normes d'empathie en médecine en explorant leur influence sur les décisions et les interactions cliniques. L'hypothèse centrale repose sur l'idée que la prise en charge de la douleur repose sur des logiques d'empathie différenciées selon les contextes professionnels et les spécialités médicales. La tension entre empathie prescrite et empathie vécue crée des dilemmes éthiques et pratiques, qui structurent les relations de soin et les décisions thérapeutiques. Cette approche s'inscrit dans la tradition de la sociologie du jugement, où j'observe que ce dernier est intimement lié à la notion d'empathie. Cadre théorique et références scientifiques Ce travail s'inscrit dans une approche combinant sociologie des émotions, sociologie de la santé et sociologie du travail. Il mobilise notamment les travaux d'Hochschild (1983) sur le travail émotionnel et de Goffman (1974) sur les cadres de l'expérience, pour analyser la manière dont les professionnel·le·s de santé négocient et structurent leurs interactions. Il s'appuie également sur la littérature consacrée à la logique du soin et à la normativité émotionnelle en contexte médical, en mobilisant les recherches de Carel (2016), Fox & Swazey (2008), Paillet (2007) et Dodier (1993). L'objectif est d'articuler ces approches afin de comprendre comment les normes d'empathie se manifestent et entrent en concurrence au sein d'une médecine de plus en plus collaborative.