Thèse en cours

Caractériser et explorer les processus de décisions de traitement pour co-concevoir des stratégies viticoles territoriales économes en fongicides

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Emma Crouzet
Direction : Laure Hossard
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : EFSA-Sciences Agronomiques
Date : Inscription en doctorat le 01/03/2024
Etablissement(s) : Institut Agro
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : INNOVATION - Innovation et développement dans l'agriculture et l'agro-alimentaire
École d’inscription : L'Institut Agro Montpellier (2020-....)

Résumé

FR  |  
EN

Du fait des effets négatifs des pesticides sur la qualité de l'eau, de l'air, du sol et des humains, les décideurs publics affichent de plus en plus d'objectifs ambitieux quant à la diminution de l'utilisation des pesticides (Ecophyto 2018, 2025). Malgré cela, l'usage total des pesticides n'a pas diminué. La viticulture, secteur agricole majeur en France, est l'une des cultures les plus consommatrices de pesticides, en particulier en produits fongicides, y compris en viticulture biologique. Des leviers existent pour réduire l'usage de fongicides, comme l'usage d'outils d'aide à la décision (OAD) ou l'usage de produits de biocontrôle ou de variétés résistantes. Toutefois, ces leviers se heurtent à des problèmes d'efficacité ou de non-adéquation avec les cahiers des charges de production, pour les cépages résistants par exemple. Ainsi, ces leviers restent peu mobilisés par les viticulteurs et nous faisons l'hypothèse qu'il existe un gradient d'utilisation des fongicides en viticulture, qui correspond à différentes manières de décider de traiter (types d'observation, mobilisation d'informations externes). Il est alors nécessaire de comprendre finement les règles de décision des viticulteurs concernant l'usage des fongicides, pour construire avec eux les conditions de réussite de changement de pratiques : quels leviers individuels et collectifs favoriseraient ce changement ? L'objectif général de la thèse est de réfléchir et d'articuler, au sein de démarches participatives, des leviers individuels et collectifs permettant une réduction forte et durable des traitements fongicides dans des territoires viticoles. Pour répondre à cet objectif, la thèse propose de s'intéresser (1) à la prise de décision des viticulteurs.trices (quelles informations ? à quelle échelle ?), aux freins et leviers au changement et aux initiatives actuelles d'action collective pour (2) les combiner, au sein de nouveaux systèmes viticoles, pour concevoir des stratégies phytosanitaires collectives et territoriales économes en fongicides. Nous proposons de développer ce travail dans deux contextes climatiques très différents en Occitanie et en Alsace. Nous mobiliserons des terrains objets de projets précédents, où les travaux de thèse s'appuieront sur des réseaux de viticulteurs et sur les parties prenantes locales (syndicats d'AOC, Chambre d'Agriculture, Syndicat de bassin). Pour réaliser ce travail, nous combinerons un diagnostic des usages (via des enquêtes et de l'observation in situ) pour caractériser la prise de décision des traitements fongicides d'une diversité de viticulteurs (conventionnels et en AB) et les freins et leviers au changement, des entretiens pour identifier les initiatives collectives existantes ou émergentes, et des ateliers pour identifier les informations manquantes et la manière de les construire et de les agencer dans des stratégies phytosanitaires collectives. L'étape de co-conception se basera sur une approche de conception innovante, pour accompagner les acteurs dans leur réflexion sur la transition vers de nouvelles pratiques plus économes en fongicides.