Les ''femmes isolées'' dans le système d'accueil des personnes migrantes en Ile-de-France et la production de l'isolement chez les demandeuses d'asile.
Auteur / Autrice : | Judith Bogaert |
Direction : | Thomas Pfirsch |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géographie physique, humaine, économique et régionale |
Date : | Inscription en doctorat le 30/09/2023 |
Etablissement(s) : | Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Polytechnique Hauts-de-France |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Recherche Sociétés & Humanités - Département Centre de Recherche Interdisciplinaire en Sciences de la Société |
Mots clés
Résumé
Ce travail de thèse cherche à interroger l'expérience migratoire des demandeuses d'asile, en questionnant la catégorie de « femme isolée » utilisée par les acteurs institutionnels et associatifs du système d'accueil. A travers une étude de l'évolution de leurs situations administratives et de leur parcours d'hébergement, ce travail vise à comprendre comment cette catégorie détermine l'accès à l'hébergement et la prise en charge des femmes en demande d'asile. Il s'agit également de se questionner sur la notion d'isolement pour comprendre si les ''femmes isolées'' sont isolées socialement et spatialement, et si oui, comprendre les conditions de production de cet isolement. Il s'agira notamment de questionner le rapport au couple des femmes migrantes, et les façons dont les catégories administratives peuvent influencer son évolution. Je formule l'hypothèse que les catégories femme isolée, familles ou couples ne correspondent pas à la réalité de la situation des femmes, mais sont des catégories construites politiquement, suivant une logique de contrôle et de catégorisation des personnes migrantes. Je m'intéresserai également à d'autres types de relations sociales (familiales, amicales) que nouent les migrantes, afin de comprendre et mettre en lumière toute la complexité du tissu social dans lequel elles s'inscrivent. Cette réflexion sur les liens sociaux sera articulée à une réflexion sur leurs lieux d'ancrage et leur rapport à l'espace urbain, intime, et numérique. Dans une perspective ethnographique et géographique, à différentes échelles, il s'agira donc de comprendre comment le système de l'asile et les modes de prise en charge influencent les vies affectives et relationnelles des demandeuses d'asile, mais aussi leur façon de vivre et de s'approprier l'espace. Cette thèse utilise des méthodes d'enquête ethnographiques et participatives, dans la lignée des travaux de géographie critique et féministe.