Thèse en cours

Quel rôle donner au concept de service écosystémique dans la réponse face à la crise écologique ? Entre instrument de mesure et concept permettant de repenser les relations entre les humains et le reste de la nature

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Auteur / Autrice : Sophie Bretagnolle
Direction : Anouk BarberousseAmandine Catala
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2016
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Normes, Démocratie (Paris ; 2018-....)

Mots clés

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Résumé

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La Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES), le principal groupe international d'expert-es sur la biodiversité sous l'égide des Nations Unies, a pris la décision de réévaluer la pertinence du concept de service écosystémique (SE) dans l'élaboration de ses recommandations à la lumière des systèmes de connaissances autochtones et locaux (SCAL) afin d'augmenter la crédibilité politique de ses recommandations. En effet, le manque d'inclusivité du concept de SE, jugé trop occidentalocentré, et le manque de prise en compte des SCAL limiteraient la crédibilité politique de leurs recommandations, en particulier vis-à-vis de sociétés non-occidentales. Toutefois, ces choix de l'IPBES ont été vivement critiqués, notamment par des chercheurs affiliés à l'Ecosystem Services Partnership, parce qu'ils ne seraient pas justifiés scientifiquement (Braat, 2018 ; de Groot et al., 2018). Contre ces critiques, je défendrai que l'approche de l'IPBES est scientifique et cohérente vis-à-vis des objectifs que la plateforme s'est fixés. Pour cela, je montrerai que le cadre épistémologique sous-jacent à l'approche de l'IPBES devient cohérent dans le cadre des épistémologies critiques, telles que les épistémologies féministes et décoloniales. Je suis optimiste quant à la capacité de ma contribution philosophique à enrichir les débats en cours dans la communauté scientifique qui étudie et utilise le concept de SE, en vue de favoriser une réflexion sur la place légitime des motivations politiques dans la recherche scientifique. En considérant que l'IPBES s'appuie effectivement sur des épistémologies critiques, il est possible de répondre aux critiques qui lui ont été adressées sur son manque de rigueur scientifique due à la prise en compte explicite de la question de la légitimité politique de ses travaux. Ces épistémologies rejettent la distinction entre des valeurs dites épistémiques et des valeurs non-épistémiques, ce qui me permettra de légitimer la démarche de l'IPBES sans que cela nuise à sa légitimité scientifique. Finalement, mon analyse me permettra de conclure que la démarche de l'IPBES n'est pas moins scientifique que celle proposée par ses critiques, et qu'elle est même plus appropriée vis-à-vis des objectifs ouvertement politiques annoncés par la communauté scientifique utilisant le concept de SE.