Métrique, expression musicale et expressivité corporelle : analyse ethnomusicologie de la métrique dans les jangdan de la musique rituelle de la côte Est de la Corée
Auteur / Autrice : | Bomi Lee |
Direction : | Sylvie Le bomin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Musique et musicologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche en Musicologie (Paris ; 2014-....) |
Mots clés
Résumé
La musique des rituels de la côte Est de la Corée est jouée principalement par les instruments de percussion (1 tambour, 1 grand gong, 2 à 6 petits gongs) et accompagne la danse, le chant et les actes de l'officiante. Cette musique a une particularité d'avoir une diversité des jangdan (장단, cycles métriques) comme fil conducteur de toute la musique et des séquences de rituels. Centrés sur leur aspect métrique et rythmique, ces jangdan sont une expression musicale à part entière. L'expressivité corporelle en réponse et en interaction avec la métrique se manifeste dans le balancement du buste accompagné de légères poussées vers le haut sur le côté de la tête chez les musiciens rituels et les spectateurs avertis. Et les séquences de danse sont agencées strictement sur la structure métrique (soit un cycle entier pour les cycles courts, soit un quart ou huitième de cycle pour les cycles longs), les mouvements chorégraphiques sont incarnés soit sur la pulsation, soit sur le niveau de la subdivision. J'essaierai de rendre compte des interrelations multiples entre la métrique, la rythmique et le mouvement du corps. L'étude de la structure métrique de certains jangdan utilisés dans ces rituels invite à considérer un niveau supplémentaire par rapport à la métrique dans la musique occidentale classique à 3 niveaux (mesure, pulsation et subdivision), soit supérieur à la pulsation (le cas de samojang), soit inférieure à la division de cette pulsation (le cas de deureonggaengi). Ce système particulier, bien qu'envisagé dans sa spécificité, fournirait des données permettant d'interroger la diversité culturelle. Je constate une confusion entre les niveaux métriques chez les musiciens rituels, coexistant avec l'absence de notion de bichronie, alors que les musiciens coréens distinguent bien les subdivisions de deux (2소박) et de trois (3소박), d'où la nécessité du travail de l'ethnomusicologue. Je tâcherai de reformuler les termes musicaux en tenant compte des termes endogènes. La théorie des jangdan est bien établie pour les musiques notées et les répertoires de la cour et ceux aristocratiques. Cependant, les points de vue des théoriciens divergent vis-à-vis des musiques de tradition orale, notamment les musiques des rituels chamaniques, faute de trace notée. La transcription étant une démarche méthodologique au stade de l'analyse, j'envisagerai différents modes de transcription, soit en adaptant la notation occidentale aux spécificités de la musique étudiée, soit en modifiant de notations vernaculaires (jeongganbo datant du XVe siècle ou ses variantes au fil de l'histoire), ou encore en recourant au multimédia. Et dans le même ordre d'idées, j'évaluerai un apport de la représentation en diagramme cyclique qui permet de capturer par son aspect géométrique l'ensemble des relations entre sous-périodicités et d'envisager leurs propriétés mathématiques.