Thèse en cours

Naturalisation du mourir : Analyse psychosociale de la sédation en contexte de prise en charge en soins palliatifs

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Auteur / Autrice : Margaux Vieille
Direction : Lionel DanyPierre Le Coz
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie
Date : Inscription en doctorat le 17/09/2018
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Cognition, Langage et Éducation (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LPS - Laboratoire de Psychologie Sociale

Résumé

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Ce travail de thèse, inscrit au sein d'une approche sociogénétique (Moscovici, 1984 ; Jodelet, 1989) et mobilisant la théorie des représentations sociales (Moscovici, 1976), cherche à explorer le phénomène de la sédation en contexte de soins palliatifs. En tant que sujet sensible, polémique et polysémique, la sédation constitue un champ d'investigation heuristique en psychologie sociale car elle suscite de nombreux débats (sociaux, politiques, législatifs et éthiques) et engendre diverses représentations, pratiques et expériences émotionnelles chez les individus confrontés à cette thérapeutique. Cette thèse vise à étudier la dynamique relationnelle entre le système de pensée (représentations sociales) et le système de comportement (pratiques sociales), en tenant compte de la subjectivité des individus, à travers la considération de la dimension émotionnelle de l'expérience vécue. Les résultats de cette thèse, issus d'une analyse qualitative combinant observations participantes, entretiens semi-directifs et focus groups menés auprès de professionnels de soins palliatifs et de proches de patients, apportent une contribution nouvelle en révélant la façon dont les représentations sociales conditionnent la prise de décision et la mise en pratique des sédations. Le processus de « naturalisation du mourir » qui structure les représentations sociales des acteurs des soins palliatifs, met en lumière leur difficulté à concrétiser le principe d'autonomie en fin de vie. Lors d'une demande de sédation profonde et continue maintenue jusqu'au décès, l'autonomie du patient induit une discontinuité, vécue comme non congruente avec leur représentation de la « bonne mort » pouvant par conséquent, légitimer la mise en œuvre d'autres pratiques sédatives.