Étude numérique de l'influence de la variabilité spatiale des caractéristiques thermo-hydro-mécaniques du sol sur les performances géothermiques des tunnels et des stations de métro
Auteur / Autrice : | Alaaeldin Ogail |
Direction : | Hussein Mroueh |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Mécanique, énergétique, génie des procédés, génie civil |
Date : | Inscription en doctorat le 05/02/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | ENGSYS Sciences de l'ingénierie et des systèmes |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LGCgE - Laboratoire Génie Civil & Géo-Environnement |
Résumé
Dans le contexte actuel de transition énergétique, le développement de solutions géothermiques peu profondes suscite un intérêt majeur et une demande croissante. Depuis les années 1980 (Brandl 2006), de nouvelles méthodes d'exploitation de cette énergie ont été développées avec des géostructures énergétiques (EGS). Ces méthodes permettent à des structures souterraines construites pour leur rôle structurel d'être utilisées comme échangeurs de chaleur et ainsi d'installer des solutions géothermiques à moindre coût. Récemment, ces méthodes ont été développées pour l'infrastructure des stations de métro et des tunnels, qui présentent un potentiel énergétique très important (Di Donna et al. 2020). Dans ce sens, le développement de grandes infrastructures souterraines dans la région parisienne (Grand Paris Express et projet Eole en particulier) représente une excellente opportunité. Tirer pleinement parti des différences de température entre le sol, l'air en surface et l'air contenu à l'intérieur des tunnels et des stations de métro est une manière intéressante de relever les défis actuels de la transition écologique. En effet, lors de la construction de tunnels peu profonds (à l'aide de tunneliers ou de méthodes conventionnelles) ou de stations (appuyées sur des murs en béton), il est possible d'installer des échangeurs de chaleur qui extraient l'énergie du sol à l'aide d'un système de pompe à chaleur, puis d'utiliser les calories extraites pour chauffer des bâtiments en surface, par exemple. Ce sujet a fait l'objet de nombreux modèles numériques (Crossrail de Londres, ligne 2 du métro de Turin, métro de Varsovie) et de quelques expériences (4 stations de métro à Rennes, 4 stations de métro à Vienne, tunnel de la ligne 1 du métro de Turin, etc.). Néanmoins, ces dernières n'ont pas permis aux chercheurs de parvenir à des conclusions suffisamment solides pour justifier pleinement le véritable potentiel géothermique de ces structures et permettre une mise en uvre à grande échelle. Cette thèse de doctorat vise à étudier l'impact des incertitudes liées à la géologie et à la circulation de l'eau autour d'une géostructure énergétique sur la performance globale de la structure et son impact sur l'environnement (interaction avec d'autres structures, panaches thermiques, déviation thermique pluriannuelle et suintement d'eau souterraine). Les aspects suivants seront analysés : - Effets d'une géologie avec une stratigraphie complexe (bassin parisien) et un contraste élevé (notamment la perméabilité) sur la performance énergétique globale ; - Effets de la variabilité des caractéristiques thermiques et hydrauliques de la même formation géologique, présence d'hétérogénéités ; - Impacts de la complexité et/ou des incertitudes sur le régime d'écoulement : niveau de l'eau, vitesse, variations saisonnières ; - Effets de la géométrie (par exemple, enregistrement hydraulique/mécanique) et de l'orientation de la structure par rapport à la circulation d'eau souterraine et thermique (effet de barrage) ; - Étude des interactions entre différentes structures géothermiques, panaches thermiques et dérive thermique pluriannuelle, à l'échelle urbaine. Ce sujet de thèse nécessite le développement de modèles thermo-hydro-mécaniques avancés pour aborder les complexités et les variabilités des caractéristiques thermiques, hydrauliques et mécaniques. Nous pouvons également viser à proposer une méthodologie d'optimisation de la production d'énergie basée sur l'analyse des performances sur une période limitée (méthode observationnelle). Dans le cas de géostructures associant plusieurs zones équipées (typiquement, pour une station souterraine, murs et envers), et lorsque les régimes d'écoulement et de transfert dans ces zones sont différents ou présentent des incertitudes découplées, il sera possible de définir la meilleure distribution des flux dans les circuits afin de maximiser la performance énergétique globale de la structure par rapport à la puissance installée. Les travaux de recherche permettront également de définir la position/longueur optimale des tubes échangeurs de chaleur (par exemple, dans les horizons les plus productifs, zones de stockage, etc.) ainsi que les caractéristiques des pompes à chaleur à utiliser.