Activer les espaces de démocratie locale au sein d'un quartier Politique dela Ville ? Étude des formes de participation, d'appropriation et d'engagement des habitants danset à travers un tiers-lieuÉtudes de tiers-lieux en QPV, dont La Lanterne à Cergy-Pontoise

Study of democratic practices within an artistic and cultural ''third place'' (''tiers-lieu''), located in a high-priority neighbourhood, through processes of appropriation and participation of citizens.

• Auteur / Autrice : Ludivine Mascali
• Direction : Didier Desponds, Anne Hertzog
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Géographie
• Date : Inscription en doctorat le 01/01/2024
• Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
• Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de géographie et d'aménagement

Mots clés

Mots clés libres

Tiers lieu

Empowerment

Éducation populaire

Participation habitante

Communs

Appropriation

Third place

Empowerment

Governance

Résumé

Ce projet de thèse s'inscrit dans un contexte de distanciation croissante entre les citoyens, d'une part et les sollicitations des institutions publiques, d'autre part, notamment dans les quartiers populaires. Ce constat s'appuie sur différents indicateurs de participation politique tels que l'exercice du droit de vote ou la participation dans des projets de domaines sociaux qui “seraient en déclin partout dans les sociétés occidentales''. (Robert-Mazaye C., Demers S., Boutonnet, V. & Lefrançois D., 2017). En France, depuis les années 2000, la recherche de nouvelles modalités de participation citoyenne se manifeste à travers la multiplication d'appels à la démocratie participative, alors que la question de la participation semblait s'être essoufflée depuis les années 1980 (Graizon Aurélien 2019). L'agenda politique est aujourd'hui “marqué par un souci de démocratie de proximité”, principalement pensée à travers la concertation avec les habitants (Gaudin Jean-Pierre 2010). Mais à l'image de l'échec des conseils citoyens mis en place dans les quartiers Politique de la Ville, le renouvellement des dispositifs de démocratie participative semble inéluctable. Or d'après Cécile Gauthier , c'est au sein des tiers-lieux, que l'État tente de construire de nouveaux liens de proximité avec les citoyens, notamment dans les QPV. Elle remarque en effet un engouement grandissant pour ces lieux hybrides, en témoignent les nombreux appels à projets et financements publics des projets de tiers-lieux. Alors perçus comme des espaces de liberté pour expérimenter et innover, les tiers-lieux s'inscrivent dans cette dynamique de renouvellement de la démocratie participative. De même, d'après Aurélien Denaes , dans les tiers-lieux , s'inventent et s'expérimentent des pratiques “démocratiques, plus locales, décentralisées, concrètes, conviviales et implicatives” . Il convient alors d'analyser dans quelle mesure les porteurs de projet de tiers-lieu s'inscrivent dans cette dynamique à travers leurs pratiques et de déterminer les corrélations entre les objectifs de renouvellement démocratique fixés par ces derniers et les moyens mis en place pour y parvenir. C'est pourquoi, ce projet de thèse s'intéresse particulièrement au tiers-lieu de La Lanterne inauguré le 14 octobre 2023. Ce lieu se veut être à la croisée entre les tiers-lieux d'activités, les tiers-lieux de service et d'innovation publique, les tiers-lieux sociaux et les tiers-lieux artistiques et culturels. Le collectif l'envisage comme un outil de transition vers de nouveaux modèles notamment sociaux et écologiques. Mais avec l'ouverture du lieu, le mode opératoire du collectif connaît un tournant sans précédent. Le mode organisationnel du collectif doit se réinventer en assurant la transition entre une programmation essentiellement hors-les-murs, dans le cadre de son projet d'ateliers en pied-d'immeuble Les gens qui sèment, et l'animation d'un lieu pluridisciplinaire ouvert aux initiatives habitantes. Cette évolution a motivé la mise en place d'une étude doctorale, sous un dispositif CIFRE, afin de porter un regard réflexif sur les pratiques à l'œuvre dans le lieu.

Today, there is an increasing gap between citizens and public institutions. This observation is based on various indicators of political participation such as the exercise of the right to vote or participation in projects in social domains, which ''appear to be declining everywhere in Western societies.'' Furthermore, public authorities have been seeking new forms of participation by promoting participative democracy since the 2000s, at a time when the issue of participation seemed to have lost momentum since the 1980s. ''The political agenda adresses local democracy. This is confirmed by the law of February 27, 2002, which has a dual purpose: to bring the administration functionally closer to residents and to grant citizens direct participation in decision-making. The decentralization of competencies, the creation of neighborhood administrative offices, and 'annex city halls' answer to the first objective. The experimentation with local referendums and neighborhood councils slowly leans toward the second. In all cases, consultation with residents is part of these forms of local democracy.'' However, according to Aurélien Denaes, coordinator of the « A+ c'est mieux! » collective, it is in “Third Places” that ''more local, decentralized, concrete, convivial, and involving'' democratic practices are invented and experimented. Are Third Places truly capable of promoting resident participation through their dimension of appropriation that some are attempting to establish ? This study considers the appropriation of a third place by residents of a priority neighborhood as an act of political engagement in the neighborhood and the city. The objective of this thesis is therefore to understand the Third Places as a tool for strengthening the bonds between residents and public authorities.