Développement d'un procédé optimisé de carbonisation pour l'application barbecue
Auteur / Autrice : | Alexandre Suarez |
Direction : | Yann Rogaume |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du Bois et des Fibres |
Date : | Inscription en doctorat le 26/02/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SIMPPé - Sciences et ingénierie des molécules, des produits, des procédés, et de l'énergie (Lorraine ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LERMAB - Laboratoire d'Études et de Recherche sur le MAtériau Bois (Vandoeuvre-lès-Nancy) |
Equipe de recherche : Axe Valorisation Chimique, Energie et Procédés |
Mots clés
Résumé
Contexte : Le charbon de bois est un produit issu du procédé de carbonisation. On le retrouve dans diverses applications à visées industrielles, telles que la métallurgie (quelques cas au Brésil) ou la chimie, et du particulier pour les usages domestiques (chauffage et cuisson dans certains pays émergents) ou le barbecue/restauration. En France, et globalement les pays à haut niveau de développement, le charbon de bois est principalement utilisé pour cette dernière application. Nous nous y intéresserons donc plus particulièrement dans le cadre de cette thèse. Si nous regardons la balance commerciale par pays du charbon de bois (selon Eurostat et FAOSTAT), nous remarquons pour l'année 2022 qu'en France celui-ci est à 77 % importé (sur 104.4 mille tonnes) pour une consommation nationale d'environ 93.5 mille tonnes. La grande partie de la production mondiale (51 826 mille tonnes) provient du brésil (6 390 mille tonnes), Nigéria (4 672 mille tonnes), Ethiopie (4 622 mille tonnes), Inde et RDC (environ 2 800 mille tonnes chacun). Ses pays utilisent principalement le charbon de bois en autoconsommation (pour la métallurgie au Brésil et en Inde et principalement l'usage domestique en Ethiopie et RDC). D'autre part, les principaux exportateurs sont l'Indonésie (504 213 tonnes), Nigéria (257 971 tonnes) et Myanmar (250 780 tonnes). Les valeurs de ce paragraphe sont issues de l'année 2019 sur FAOSTAT. Or une part importe de cette production provient de procédés « rudimentaires » et/ou polluants. Ainsi, la relocalisation de la production de charbon de bois en France semble particulièrement intéressante d'un point de vue environnemental, économique et social. Euro-Energies, avec laquelle cette thèse sera effectuée, est une filiale du groupe Poujoulat. C'est une entreprise majeure (en France) du bois-énergie ; notamment par l'intermédiaire de ses Bois Factory et divers partenariats (avec des scieries par exemple). Elle se place sur les marchés de la bûche, la bûche densifiée et du granulé. Et dans ce contexte, elle a racheté en [insérer date] un producteur de charbon de bois (barbecue et restauration) de la Sarthe (72) : la SOCCEM. Euro-Energies souhaite ainsi investir ce marché et ce rachat en est la première pierre. Le site actuel de la SOCCEM, situé à Saint-Ulphace (72320), produit [insérer masse annuelle charbon] tonnes de charbon par an avec 12 fours métalliques de 17 m3 de type CML. La méthode de carbonisation est la suivante. La zone basse du four sert à apporter la chaleur nécessaire à la pyrolyse par combustion d'une partie de la charge en bois. Pour se faire des entrées d'air sont disposées sur les parois dans cette zone. Puis la chaleur, transportée par l'air dépourvu de son oxygène suite à la combustion, monte au sein du four faisant rentrer en carbonisation le reste de la charge. Des gaz (mélange d'eau, de CO2, CO, H2, CH4 et un certain nombre de goudrons) sont produits lors de la pyrolyse et brûlés dans une torchère afin de limiter le dégagement de particules fines (CO) et des gaz à fort effet de serre (CH4 et goudrons). Ces fours commencent à atteindre la fin de leur durée de vie. Or cette technologie présente deux limitations du point de vue du rendement : _ matière puisqu'une partie de la charge est consommée pour fournir la chaleur, elle ne produira donc pas de charbons (oxydation « complète » des charbons lors de la combustion dans cette zone); _ énergétique puisque la chaleur produite par la combustion des gaz de pyrolyse dans la torchère n'est actuellement pas valorisée. Elles représentent un problème environnemental et une perte économique pour l'entreprise. Par conséquent, Euro-Energies souhaite moderniser et optimiser son outil de production. C'est ainsi qu'est né le projet donnant lieux à cette thèse. De plus, l'implémentation sur ce site d'une activité de bois bûche (comme on peut la trouver, par exemple, chez Bois Factory 72 dans la même entreprise) est prévue. Objectifs de la thèse : L'objectif principale de cette thèse CIFRE est d'accompagner Euro-Energies dans son projet par l'apport de connaissances scientifiques, de modélisations et de données expérimentales. Une étude bibliographique sera réalisée afin d'avoir une vision d'ensemble sur la carbonisation et ainsi aiguiller les choix technologiques lors des étapes clés du projet. Elle se concentrera sur les procédés modernes de carbonisation (utilisés actuellement en France par exemple) excluant ainsi les fours semi-enterrés, rectangulaires maçonnés, type « ruche », « Hot-tail », etc Lorsqu'il sera possible, ces derniers seront étudier d'un point de vue énergétique et matière pour décrire au mieux leur fonctionnement. La modélisation portera sur plusieurs points. D'une part celle du procédé de carbonisation et le couplage avec l'activité de bois bûche. Elle se décomposera en plusieurs briques associées aux étapes du procédé telles que le séchage long, séchage pré-carbonisation, pyrolyse et combustion des gaz. Pour se faire nous utiliserons Aspen Plus, un logiciel de modélisation des procédés industriels (souvent utilisé en chimie, pharmaceutique et pétrochimie). Suite aux expérimentations d'autre part, des modélisations de certaines parties du procédé seront proposées afin d'augmenter la fiabilité du modèle Aspen. Les données expérimentales serviront d'abords à l'élaboration de ce dernier mais également au pilotage futur de l'installation (exemple : paramètres optimaux de température et débit d'air pour le séchage)