Le contrôle de l'exécution du devoir de vigilance dans la protection de l'environnement et des droits humains
Auteur / Autrice : | Romain Vannereux |
Direction : | Mathilde Boutonnet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | En droit spécialité Droit privé |
Date : | Inscription en doctorat le 15/01/2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences Juridiques et Politiques |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : DICE - Droits International, Comparé et Européen |
Equipe de recherche : CERIC - Centre d'Etudes et de Recherches Internationales et Communautaires |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le caractère innovant et précurseur de la loi sur le devoir de vigilance, les nombreux contentieux en cours ainsi que la doctrine florissante à ce sujet permettent de souligner l'importance d'un tel dispositif juridique. Si celui-ci a été de nombreuses fois analysé en tant que tel, la question de son exécution pratique reste encore à développer et à préciser. Lorsque l'on évoque la problématique de l'exécution du devoir de vigilance et de son contrôle, celle-ci se trouve corréler logiquement à l'exécution nécessaire des mesures permettant de se conformer aux Buts Monumentaux d'ores et déjà largement illustrés par la doctrine. Ces derniers deviennent alors plus que des objectifs de la législation mais bien le reflet même d'un référentiel à atteindre. Depuis sa création en 2017, la loi s'est heurtée à de nombreuses questions de forme et vient seulement de faire l'objet de son premier jugement au fond. Une analyse de ce déploiement du devoir de vigilance et de sa mise en oeuvre effective est alors nécessaire pour comprendre la manière dont ce dispositif est exécuté que ce soit au sein même de l'entreprise, objet de cette thèse réalisée dans le cadre du dispositif CIFRE, en questionnant le rapport aux mécanismes dont elle dispose face aux enjeux environnementaux et humanitaires, ou bien encore à travers les réponses contentieuses offertes par la justice qui seront nécessairement de plus en plus importantes. La prise en compte du juge et son analyse des plans de vigilance à travers son office est désormais une question majeure. Face aux changements entrepris par l'entreprise, notamment par l'évolution importante des contrats, une interrogation suivie d'une analyse est alors nécessaire sur la manière dont l'entreprise s'empare des instruments dans l'exécution effective du devoir de vigilance auquel elle est soumise. Par ailleurs, la question de son déploiement à l'échelle européenne ainsi que la création des futures autorités de contrôle soulèvent de nouvelles analyses possibles dans l'exécution des règles de vigilance par les entreprises européennes. A travers cela, les rapports entre autorités de contrôles et office des juges nationaux doivent être analysés. Le rapport entre l'exécution a priori et a posteriori de cette loi demeure l'objet central de cette thèse. Il s'agit d'analyser comment l'entreprise s'empare de ce cadre légal et quelle est sa marge de manuvre dans son exécution. Si l'effectivité est garantie par la publicité du plan, le juge doit nécessairement en assurer le sérieux et cela vient poser la question des mesures possibles demandées par le juge à l'avenir selon le standard de comportement attendu de l'entreprise. Le juge doit s'approprier cette 'plasticité' de standard à travers la force réelle des outils interprétatifs. La compréhension des instruments à disposition des entreprises et l'analyse des rapports entretenus entre l'entreprise et la justice future notamment par le biais de l'office du juge et des prérogatives des futures autorités de contrôles sont alors nécessaires dans l'ajustement et la bonne exécution du devoir de vigilance dans la protection de l'environnement et des droits humains.