Formation d'un foie ectopique dans un modèle murin de toxicité hépatique
Auteur / Autrice : | Marie Alaux |
Direction : | Martine Daujat-chavanieu, Sabine Gerbal-chaloin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Inscription en doctorat le 23/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IRMB - Cellule souches, plasticité cellulaire, régénération tissulaire et immunothérapie des maladies inflammatoires |
Equipe de recherche : Lymphocytes differentiation, tolerance and metabolism : basis for immunotherapy. |
Mots clés
Résumé
La transplantation hépatique représente l'unique traitement curatif de l'insuffisance hépatique au stade terminal et des carcinomes hépatocellulaires sur foie de cirrhose non compensée. Tous les patients ne sont pas éligibles à la transplantation du fait de comorbidités importantes ou de l'âge avancé. De plus, s'ajoute à cela un problème majeur de pénurie de greffons avec actuellement plus de deux candidats en attente d'une greffe pour un greffon disponible. La stratégie pour les patients atteints de maladie irréversible du foie devrait être la prévention et l'intervention précoce pour stabiliser la progression de la maladie et pour éviter ou retarder la décompensation et la nécessité d'une transplantation. L'hépatocyte représente la cellule parenchymateuse principale du foie, il assure l'essentiel des fonctions métaboliques. Il s'agit de cellules différenciées et quiescentes capables si nécessaire de proliférer in situ. Le foie est donc capable d'assurer son homéostasie grâce à ses seuls hépatocytes, sans avoir recours à une niche spécifique de cellules souches (excepté dans le cas où les hépatocytes perdent leur capacité de prolifération ; un compartiment de cellules souches est alors activé). La greffe d'hépatocytes est une alternative à la transplantation d'organes, étudiée depuis plusieurs années, pour traiter certains troubles métaboliques hépatiques ou l'insuffisance hépatique aiguë dans l'attente d'une greffe ou d'une régénération spontanée du foie malade. Elle présente néanmoins de nombreuses limites et notamment la perte massive et précoce de 70% des cellules après infusion de la veine porte par une réaction immune. De plus l'architecture remaniée du foie cirrhotique est peu propice à la greffe de cellules. Il est donc souhaitable de développer des stratégies pour préserver la fonctionnalité des hépatocytes et d'identifier un site d'implantation capable d'accueillir un grand nombre de cellules avec un accès simple et sûr. Les technologies d'ingénierie tissulaire développées ces dernières années permettent d'envisager une approche alternative à la thérapie cellulaire et de répondre aux principaux enjeux de la médecine régénératrice : le maintien de la survie et de la fonction des hépatocytes et la construction de tissus hépatiques pouvant être greffés. La communication complexe entre les hépatocytes, le plasma et les autres cellules résidentes du foie joue un rôle clé dans le maintien des fonctions hépatiques et dans la régulation des réponses régénératives. La culture tridimensionnelle (3D) présente l'avantage de reproduire certains aspects de ce microenvironnement tissulaire et de favoriser le maintien du phénotype hépatocytaire. Les sphéroïdes hépatiques restent viables avec une sécrétion d'albumine stable pendant au moins 5 semaines et leur signature protéomique est très proche de celle du foie humain. Lors de leur utilisation comme implant, une vascularisation rapide est primordiale pour le maintien de la viabilité et de la fonction des cellules. Ce paramètre conditionne le choix du site d'implantation. L'objectif de ce projet est de produire un dispositif à base des sphéroïdes d'hépatocytes humains primaires (associés à des cellules endothéliales et stromales), capable d'être rapidement vascularisé après greffe ectopique et de fonctionner à long terme pour supporter la fonction hépatique de souris présentant une maladie hépatique (aigue ou chronique). Le but ultime est de proposer une nouvelle modalité de greffe comme alternative à la greffe d'hépatocytes isolés, adaptée aux patients en insuffisance hépatocellulaire sévère.