Thèse en cours

Médecine conventionnelle, médecine traditionnelle et droits des patients

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Auteur / Autrice : Jeanne Marie Sikangwa nyamsi
Direction : Jean-Paul Markus
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec Université Yaoundé II
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit, économie, management (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2020-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : VIP - Centre de Recherche Versailles Saint Quentin Institutions Publiques
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)

Résumé

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Le sujet a pour ambition de mieux articuler, en droit, la médecine dite moderne ou conventionnelle, et la médecine traditionnelle très ancrée dans le paysage sanitaire africain, sur les plans à la fois institutionnel et matériel. Dans cette perspective, un premier axe consistera à identifier et définir la médecine traditionnelle, en la distinguant d'autres pratiques traditionnelles à caractère sanitaire, sans vocation à soigner ou sans effet médical notable. La comparaison avec le statut d'autres médecines traditionnelles comme la médecine chinoise, devra être explorée. La reconnaissance en droit international de cette médecine peut être un point de départ pour développer des conséquences institutionnelles ensuite. Doivent résulter de cette démarche un second axe, à savoir dessiner les contours d'une « discipline » à vocation sanitaire (au sens de diagnostiquer, traiter, guérir), qu'il faudra alors distinguer de l'autre discipline, la médecine conventionnelle. Dégager des critères séparant ceux disciplines n'aura probablement pas de signification sur le plan médical, tant il existe une perméabilité entre elles. Ainsi, bien des principes actifs issus de la médecine traditionnelle sont empruntés voire pillés au profit de la médecine conventionnelle. Mais sauf à nier toute différence entre les deux disciplines, il sera malgré cela nécessaire d'établir une distinction, de manière à mieux les articuler en droit. Ainsi, le troisième axe de travail consistera à juxtaposer juridiquement les deux médecines sur le plan institutionnel : s'agit-il de deux professions ? Et dans ce cas, comment organiser celle de « praticien traditionnel », et quelle hiérarchie établir avec le praticien conventionnel, ou quelle coordination mettre en place ? Sur le plan matériel, les deux médecines impliquent-elles les mêmes devoirs des praticiens, et les mêmes droits des patients ? Enfin, sur le plan de la responsabilité, les conditions d'engagement doivent-elles différer ? Le travail ainsi projeté permettra de faire émerger institutionnellement et juridiquement une discipline séculaire, que la médecine dite moderne a réduite au rang de folklore, alors non seulement qu'elle s'en est inspirée et continue de le faire, mais que la médecine traditionnelle, souvent mieux acceptée et mieux insérée dans son contexte, a largement contribué à la santé globale du peuple dans lequel elle a émergé.