Caractérisation du devenir cognitif des patients présentant une épilepsie de début tardif d'étiologie indéterminée : cohorte ULOtE
Auteur / Autrice : | Emmanuelle Hologne |
Direction : | Louise Tyvaert, Solène Moulin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la Vie et de la Santé - BioSE |
Date : | Inscription en doctorat le 13/02/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IMoPA - Ingénierie Moléculaire et Physiopathologie Articulaire |
Mots clés
Résumé
L'épilepsie de début tardif (EDT), soit survenant après 60 ans, est une pathologie fréquente (incidence de 92/100.000hbts/an entre 60 et 64 ans à 311/100.000hbts/an au-delà de 90 ans). Si la majorité des EDT sont de cause vasculaire, traumatique ou néoplasique, environ 1/3 d'entre elles restent d'étiologie inconnue (EDT-EI). Ces EDT-EI peuvent avoir un pronostic sombre, en termes de dépendance et de mortalité. Par exemple, une étude japonaise a identifié que des troubles cognitifs existaient dès le début de la pathologie épileptiques. De plus, des travaux antérieurs ont démontré que la survenue d'une EDT-EI était un facteur de risque de développer une pathologie démentielle (incidence cumulée de 22.2% de pathologie démentielle dans les 10 ans). Le taux de mortalité est également 1.7 fois supérieur à celui attendu chez une population saine. L'EDT-EI est donc un enjeu majeur de santé publique. Or, les facteurs prédictifs d'un éventuel déclin cognitif associé à une EDT sont inconnus. Plusieurs travaux suggèrent un lien entre EDT-EI, et d'autres pathologies fréquentes chez les plus de 60 ans telles que la microangiopathie cérébrale, le syndrome d'apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) et une accumulation anormale de protéines (amyloïde β et tau hyperphosphorylé) dans le contexte de pathologies neurodégénératives. Des études épidémiologiques rétrospectives et des modèles animaux suggèrent une interdépendance entre ces différentes pathologies. L'EDT-EI et la microangiopathie cérébrale partagerait également des facteurs de risque commun et l'impact des facteurs de risque cardio-vasculaires auraient d'avantage de poids dans les troubles cognitifs chez les EDT-EI que les variables liées à l'épilepsie. Cependant, les études antérieures sont limitées par des biais méthodologiques majeurs incluant le caractère rétrospectif, un effectif faible de patient inclus ainsi qu'une hétérogénéité dans les délais d'évaluations neuropsychologiques. A notre connaissance, aucune étude prospective n'a permis de déterminer l'incidence du déclin cognitif dans la population EDT-EI, ni d'identifier ses facteurs prédictifs, le poids de chacune de ces pathologies et quelles interactions elles entretiennent les unes avec les autres. Une meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques sous tendant les EDT permettrait d'améliorer les modalités de suivi, d'optimiser les stratégies thérapeutiques et de mieux informer les patients et leurs aidants. Dans ce contexte, notre objectif principal est d'évaluer de manière prospective le profil cognitif des patients EDT-EI, sans troubles cognitifs pré-existants) avec étude des marqueurs cliniques et radiologiques de microangiopathie cérébrale puis d'identifier des marqueurs pronostiques d'un déclin cognitif à M12 et M24. Pour cela, nous allons utiliser une partie de la cohorte EPINE du CHRU de Nancy (cohorte d'épilepsie de début tardif quelque soit le statut cognitif initial), et inclure des patients supplémentaires dans les CHRU de Nancy, Lille et Reims. Les patients bénéficieront d'une visite médicale, d'un électroencéphalogramme (EEG) prolongé, d'une biologie sanguine, d'une polysomnographie, d'une IRM cérébrale, d'un bilan neuropsychologique, et d'une TEP cérébrale. Les patients seront ensuite suivis de manière prospective sur deux ans avec un contrôle annuel avec visite médicale, bilan neuropsychologique et EEG. Cet travail permettra de mieux caractériser l'EDT-EI et d'identifier les facteurs de risques d'évoluer vers une pathologie démentielle, ce qui permettra d'adapter et d'individualiser la prise en charge de ces patients.