Création musicale et traceologie numérique. Processus d'émergence des faits de conscience esthétique dans un contexte interactif de calcul intensif

Musical creation and digital traceology. Processes of emergence of events of aesthetic consciousness in an interactive context of intensive computing.

• Auteur / Autrice : Mauricio Meza ruiz
• Direction : Jean-Marc Chouvel
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Musique : recherche en composition
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2020
• Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Universidad Nacional Autónoma de México
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche en Musicologie (Paris ; 2014-....)

Mots clés

Mots clés libres

Processus de création

Traces numériques

Interactivité

Données massives (Big Data)

Cognition incorporée

Musicologie computationnelle

Creative process

Digital traces

Interactivity

Big Data

Embodied cognition

Computational musicology

Résumé

Si l'écoute musicale émerge dans un cadre systémique, ce cadre se compose d'entités capables d'exprimer des états de conscience esthétique et d'écoute. La récurrence de ces expressions génère à son tour des préférences d'écoute, une multiplicité de descriptions potentielles du phénomène musical. Pour construire ces descriptions à partir d'un modèle systémique, il est possible d'établir formellement des relations interactives entre les individus et les entités qui le composent. Dans cette relation interactive, dynamique, dialogique et générative, l'accumulation des préférences exprimées comme des conduites esthétiques, telles que l'écoute musicale, donne naissance à des potentiels de prise de forme. Ces potentiels sont encapsulés dans les traces numériques. Dès lors, comment ces traces numériques influencent-elles les relations entre les entités au sein de ce système d'écoute ? De quelle manière les traces numériques, par leur potentiel énergétique et informationnel, participent-elles au déploiement des forces à l'origine d'une écoute créative tendant vers la projection écrite d'un imaginaire acoustique et musical ? Dans un tel dispositif de création musicale, la trace numérique, en tant qu'élément porteur de forme, peut-elle devenir constitutive d'une écriture ? Quel est le rôle des traces numériques dans un processus de création de plus en plus médié par l'intelligence artificielle ? L'étude des traces numériques de la création, notamment les grandes bases de données, pourrait-elle éclairer les conditions d'émergence d'une nouvelle conscience esthétique et musicale ? Notre recherche se concentre donc sur l'interaction entre le processus de création musicale et les technologies numériques, en particulier les traces numériques générées lors de processus interactifs. Nous nous intéressons à leur étude et à leur analyse à l'aide d'outils informatiques, tels que le Big Data et l'intelligence artificielle, pour explorer la contextualisation des traces numériques liées à l'émergence d'une écoute créative et musicale. L'objectif est de comprendre comment les traces numériques, issues d'activités spécifiques dans un processus créatif, peuvent révéler des propriétés émergentes d'une écoute créative lors de situations dialogiques et interactives. L'analyse de ces traces permettra de tester leur potentiel esthétique et méthodologique en vue d'une nouvelle approche du processus créatif, qui prend en compte l'interactivité et la capacité de stockage et d'analyse des ordinateurs à haute performance. Cette approche vise à enrichir la compréhension du processus créatif dans ses aspects cognitifs, perceptifs et sensibles tout en ouvrant un nouveau champ d'exploration esthétique. Nous devons nous interroger sur les conditions permettant de projeter les traces numériques dans un espace de production technologique et sur leur rôle dans la création. En effet, la trace numérique, fruit d'une situation interactive, contient dans sa structure programmatique (un code informatique issu d'un processus algorithmique dynamique et génératif) un ensemble de potentiels et de propriétés transférables, telles qu'une durée ou un indice spatio-temporel. Cette trace révèle une dynamique qui peut refléter un état d'écoute particulier, une temporalité et une histoire liée au méta-processus de création. Nous orientons notre recherche vers la composante épistémique inhérente à la trace numérique. En effet, ces traces traduisent la modulation des flux interactifs d'énergie et d'information par l'écoute et le corps. L'expérimentation et la recherche autour de dispositifs numériques de création musicale devraient s'attacher à observer ces relations entre l'écoute, le dynamisme corporel et les flux d'énergie acoustique et d'information. L'IA, en facilitant l'analyse des bases de données issues du processus de création, pourrait également enrichir les dynamiques interactives des situations sonores. L'analyse de ces données nous éclairera sur les dimensions sensibles, perceptives et cognitives du processus créatif tel que vécu par le créateur, permettant de créer, dans un cadre de recherche, de la musique instrumentale et vocale. Enfin, les objets esthétiques produits par ce processus, nourri par des traces numériques massives, fourniront des insights supplémentaires sur l'émergence d'une écoute créative et d'une musicalité. À l'aide de méthodes computationnelles, nous pourrons rendre compte de la corrélation entre le dynamisme corporel et la perception, et analyser l'implication de l'imaginaire et des flux d'information dans la formation de la conscience créative et de l'écoute.

Traces of human activity refer to a particular state of presence (attention, perception, movement, intentionality, among others). If musical listening emerges within a systemic whole, this would firstly be made up of entities capable of expressing states of aesthetic awareness, states of listening. The variable recurrence of these expressions would in turn give rise to the meaning of listening preferences: a multiplicity of potential descriptions of the musical experience. To construct such descriptions on the basis of such a systemic model, we can envisage formally establishing the interactive relationship between the individuals and entities that make it up. Within such an interactive, dynamic and dialogical relationship, as much as generative, the accumulation of preference indexations that arrive as expressions of an operative aesthetic conduct, such as musical listening, would give rise to take-form potentials. Such potentials would be encapsulated in digital traces. In such a context, to what extent will digital traces have an impact on the way in which the relationships that come into play among the entities forming the system established by such listening are articulated? How will digital traces use their energetic