Mutations constitutionnelles de SMARCA4 et phénotypes associés : études des corrélations génotypes-phénotypes et évaluation des risques tumoraux.
Auteur / Autrice : | Fatoumata Simaga |
Direction : | Franck Bourdeaut, Chrystelle Colas |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du Cancer |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cancérologie : biologie-médecine-santé (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Cancer, Hétérogénéité, Instabilité et Plasticité |
Equipe de recherche : Recherche translationnelle en oncologie pédiatrique | |
établissement opérateur d'inscription : Institut Curie (Paris ; 1978-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le gène SMARCA4 est l'un de ces gènes de prédisposition aux cancers de l'enfant et de l'adulte jeune. Ce gène répond au modèle de gène suppresseur de tumeur, avec l'existence, au niveau tumoral, d'une mutation inactivatrice sur une copie du gène et la présence d'une seconde altération sur l'autre copie, conduisant à une inactivation bi-allélique du gène. Les altérations constitutionnelles tronquantes de SMARCA4 ont été découvertes d'abord chez des enfants atteints de tumeurs rhabdoïdes, puis dans des familles touchées par des « SCCOHT» (Small Cell Carcinoma of the Ovary, Hypercalcemic Type), dans les deux cas des tumeurs au pronostic sombre. Plus récemment, ces altérations ont été découvertes chez des enfants atteints de neuroblastome. Les altérations faux-sens sont liées à une déficience intellectuelle (DI), associée dans certains cas au syndrome de Coffin-Siris. Ce syndrome se traduit cliniquement outre la DI, par des traits dysmorphiques caractéristiques. A ce jour, les corrélations génotype/phénotype ne sont pas univoques. En effet, des altérations tronquantes sont retrouvés chez les patients avec une DI et sans antécédent de pathologie tumorale, et des altérations faux-sens sont retrouvés chez des patients présentant une pathologie tumorale sans contexte syndromique. Ces observations sont aujourd'hui inexpliquées. Par ailleurs, le spectre tumoral lié aux altérations constitutionnelles de SMARCA4 n'est pas clairement établi. De plus, il apparait que dans les familles concernées, le type de tumeur est de façon surprenante exclusif : il est observé soit des cas de tumeurs rhabdoïdes, soit des cas de SCCOHT, soit des cas de neuroblastomes. Enfin, bien que les porteurs d'altérations SMARCA4, sont sans ambiguïté à plus haut risque de cancer de la population générale de cancer, aucune évaluation précise des risques, c'est-à-dire la pénétrance, n'a été réalisée à ce jour. Au total, la découverte d'altérations dans le gène SMARCA4 est aujourd'hui très problématique car les conséquences en terme de risque tumoral et de surveillance, voire d'ovariectomie préventive, sont impossible à mesurer. Ce projet, nous permettra de mieux prédire le phénotype de ces patients, de comprendre l'expressivité variable, de comprendre les étapes de la carcinogénèse et d'avoir une meilleure estimation des risques de cancer.