Responsabilité civile environnementale dans l'exploitation minière en République démocratique du Congo
Auteur / Autrice : | Adolphe Bambi Kabashi |
Direction : | Mathilde Hautereau-Boutonnet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | En droit spécialité Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 15/10/2018 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'études ibériques et ibéro-américaines (Pau ; 1973-....) |
Equipe de recherche : CERIC - Centre d'Etudes et de Recherches Internationales et Communautaires |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Au regard d'innombrables dégâts causés par les activités de l'homme, la thématique environnementale ne laisse plus place à l'indifférence humaine et aux conséquences de ses activités. Voilà qui fait que l'homme a été contraint, au regard des conséquences de ses actes sur la nature, de prendre conscience de leur portée qui en découle sur l'écologie . La vulnérabilité de l'environnement est devenue une préoccupation de la communauté internationale caractérisant ainsi la seconde moitié du siècle dernier. C'est de la sorte que le manquement à une obligation de protection de l'environnement relève avant tout du droit international public, car, bien que souverain, chaque État doit préserver son territoire de sorte à y empêcher des activités susceptibles de causer des dommages à d'autres États. Cette obligation internationale de nature coutumière qui pèse sur les États, n'aura aucun sens si ces derniers n'adaptent pas leurs législations internes aux préoccupations du droit international. En République démocratique du Congo, hormis la constitution qui consacre le droit à l'environnement à son article 53, la responsabilité environnementale est assurée par plusieurs textes dont certains sont sectoriels. Le texte de base demeure la loi n° 11/009 du 9 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement. Cette loi organise un régime de responsabilité civile qui semble ne pas être en harmonie avec les autres textes qui régissent la responsabilité civile environnementale. Le secteur minier est régi par la loi n° 18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier qui reconnaît la loi précitée comme fondement de la responsabilité civile environnementale. Le code minier a introduit l'Etude d'impact environnemental et social, EIES en sigle comme préalable à l'octroi de tout titre minier, afin d'imposer le respect des normes environnementales dans l'exploitation minière. Ces études s'inscrivent dans une approche préventive de responsabilité civile environnementale. Mais dans la pratique, pour certaines raisons, les études d'impact environnemental et social ne reflètent pas toujours la réalité, dissimulant des atteintes environnementales. L'analyse de ces trois textes révèle qu'il y a une incohérence qui ne permet pas non seulement d'assurer une protection idoine de l'environnement dans le secteur minier, mais aussi et surtout de procurer un outil juridique aux victimes des atteintes environnementales de bénéficier d'une justiciabilité sans équivoque. A titre d'exemple, l'article 68 de la loi n° 11/009 du 9 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement énonce que « Sans préjudice des peines applicables pour infractions à la présente loi et ses mesures d'exécution, est responsable toute personne qui, par l'exercice de ses activités, a causé un dommage à l'environnement et à la santé en violation de la présente loi ». Il en résulte que la responsabilité individuelle n'est engagée qu'en cas d'atteinte à l'environnement ou à la santé. Or, les atteintes à l'environnement ne peuvent fonder les victimes d'initier une action en responsabilité civile sans démontrer les répercussions subies sur la santé. Cette dualité de responsabilité nécessite ainsi une harmonisation afin de faciliter la réparation tant il demeure vrai que leur régime de réparation est différent l'un de l'autre, alors que le législateur congolais les soumet à un seul instrument juridique. Par ailleurs, il résulte de quelques rares décisions rendues par les cours et tribunaux que les actions n'aboutissent pas souvent faute d'une bonne approche du contentieux environnemental et surtout par manque d'un outil de référence capable de procurer une bonne compréhension du contentieux environnemental pour guider les praticiens du droit. C'est ainsi que nous comptons explorer les pistes de la responsabilité civile environnementale avec un dévolu sur le droit comparé. Il sera indiqué dans cette approche de recourir aux mécanismes innovants de la responsabilité civile environnementale parmi lesquels nous avons identifié la responsabilité sociétale des entreprises pour y puiser des pistes de solution. Cet exercice nous conduira à comparer les différents systèmes juridiques ainsi que certains mécanismes en rapport avec la responsabilité civile environnementale. Dès lors, il y a nécessité d'entreprendre une étude qui contribuera d'une manière ou d'une autre à la construction d'un arsenal juridique capable d'assurer une bonne piste pour l'engagement de la responsabilité civile environnementale. Tel est l'objectif poursuivi par la présente étude.