Lordre de la démocratie : syndicats policiers et professionnels de la « réforme » sécuritaire en Tunisie (2011-2021)
Auteur / Autrice : | Audrey Pluta |
Direction : | Eric Gobe, Amin Allal |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Doctorat en Science politique |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences Juridiques et Politiques |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MESOPOLHIS - Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et dhistoire |
Jury : | Président / Présidente : Fabien Jobard |
Examinateurs / Examinatrices : Eric Gobe, Marielle Debos, Gilles Favarel-garrigues, Maryam Ben salem, Amin Allal, Francesco Cavatorta, Myriam Catusse | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marielle Debos, Gilles Favarel-garrigues |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Pilier du régime autoritaire de Ben Ali, l9institution policière en Tunisie a été travaillée par des vents à priori contraires à partir de janvier 2011 : revendications sociales et luttes syndicales par les bases et injonctions à la réforme portées par les acteurs extérieurs. Cette thèse éclaire les manières dont les modes de domination se recomposent dans un contexte où ceux-ci ont été mis à l9index, où leur légitimité a été contestée. A l9encontre d9une entreprise classificatrice des régimes politiques, elle montre les hybridations et les adaptations des rapports sociaux de coercition en contexte de sortie d9autoritarisme au sein desquels la police demeure centrale. Ma démarche a été celle d9un décloisonnement entre sociologie des institutions, de l9action publique et de la police, en suivant les acteur.ices, à travers des entretiens, répétés, entre 2017 et 2021 avec des syndicalistes policiers, des passeurs de la réforme du secteur de la sécurité ou encore des cadres du ministère de l9Intérieur. Les usages locaux des mots d9ordre participatifs au travail de police, les possibles non advenus d9une refonte du contrôle politique des forces de sécurité et les mutations des conditions socioprofessionnelles policières sont autant d9espaces d9investigation des modifications des arrangements sectoriels propres à la sécurité. ''L'ordre de la démocratie'' le titre de cette thèse incarne cette pratique du pouvoir propre aux situations de « restauration autoritaire », faite de composition avec des forces centrifuges, entre demande de changement des modes de faire policiers et des demandes sociales de retour à l9ordre. En ce sens, politiques de la réforme du secteur de la sécurité et colères policières convergent vers un renforcement de l9institution sécuritaire, soit en participant à ses entreprises de relégitimation, ou bien en obtenant des espaces d9autonomie socioprofessionnelle pour les agents. Cette thèse contribue ainsi à la réflexion autour des usages de la coercition et leur insertion dans la fabrique des ordres publics, politiques et sociaux.