La Détection acoustique distribuée (DAS), un système d'observation pluridisciplinaire des océans.
Auteur / Autrice : | Amine Mohammedi |
Direction : | Anthony Sladen, Frédéric Bouchette |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Doctorat sciences de la planete et de l'univers |
Date : | Inscription en doctorat le 01/01/2024 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Géoazur (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) |
Mots clés
Résumé
Grâce aux récents progrès de la technologie photonique, la mesure acoustique distribuée (DAS, acronyme de Distributed Acoustic Sensing) a atteint un stade de développement où elle peut transformer les câbles sous-marins de communication en des réseaux longs de plusieurs dizaines de kilomètres, avec des points de mesure des signaux acoustiques (kHz) et de température (mK) placés à intervalles de quelques mètres. Cette avancée technologique ouvre la voie au développement d'un système d'observation marin pluridisciplinaire, couvrant un spectre allant des zones côtières jusqu'aux abysses, avec une capacité de suivi temporel allant de la milliseconde aux décennies. Un système d'acquisition DAS présente des avantages notables : il est relativement peu coûteux, simple à opérer (il suffit de connecter la fibre optique à l'unité d'acquisition depuis la Terre), et il est parfaitement adapté à la collecte de données opérationnelles en raison de la vitesse de transmission de la lumière. De plus, étant donné que la fibre optique est un capteur passif existant, l'acquisition n'a aucun impact sur l'environnement. Cette technologie a un potentiel révolutionnaire considérable, compte tenu des millions de kilomètres de câbles déjà déployés dans les océans à travers le monde (voir www.submarinecablemap.com) et en France (voir https://data.shom.fr/datacontext/en/1681472222301-257342). Elle pourrait rapidement transformer notre système d'observation global des océans. Certaines études récentes ont déjà mis en évidence le fort potentiel du DAS pour surveiller divers phénomènes, tels que l'évolution des vagues de surface, le suivi des navires, la compréhension des masses d'eau en profondeur, ainsi que le suivi des tempêtes lointaines et des mammifères marins. Cependant, nous proposons d'aller au-delà de ces observations préliminaires en développant des méthodes de calibration et en créant un cadre méthodologique permettant de transformer les données DAS en mesures pertinentes pour l'observation des océans. Les mesures considérées dans le cadre de cette thèse sont celles qui décrivent plus précisément le champ de vagues en zone côtière proche, ainsi que la variabilité de la température dans les environnements côtiers et profonds. Motivées par des résultats préliminaires prometteurs, deux campagnes de calibration sont prévues à partir de mars 2023 le long du câble LPSM de Toulon, depuis la plage jusqu'à une profondeur de 700 mètres. Ces campagnes sont organisées grâce à une collaboration entre des membres de l'INSU, de l'IFREMER, du SHOM, et bénéficient du soutien de la Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires (MITI) du CNRS. Bien que le potentiel du DAS pour l'étude des processus en océanographie physique soit confirmé, de nombreuses opportunités restent à explorer. Dans le cadre de cette thèse, notre attention se portera principalement sur deux types de signaux prédominants dans les données DAS, qui peuvent être rapidement exploités de manière efficace. À ''haute fréquence'' (>0.1 Hz), nous examinerons les ondes de surface côtières, tandis qu'à basse fréquence (<0.01 Hz), nous nous pencherons sur l'évolution de la température en profondeur. En abordant ces deux aspects simultanément, nous pourrons étudier de manière novatrice les interactions entre les vagues et la circulation océanique, notamment au travers de la couche turbulente de fond (Trowbridge and Lentz 2018).