Lymphocytes T régulateurs autosuffisants en interleukine-2 pour le traitement de maladies auto-immunes et inflammatoires
Auteur / Autrice : | Janie Robert |
Direction : | David Klatzmann, Michelle Rosenzwajg |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie moléculaire et cellulaire |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 28/06/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Physiologie, physiopathologie et thérapeutique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Immunologie-Immunopathologie-Immunothérapeutique |
Jury : | Président / Présidente : Céline Louapre |
Examinateurs / Examinatrices : David Klatzmann, Julien Zuber, Yannick Muller, Michelle Rosenzwajg, Marina Cavazzana, Jérémie Martinet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Julien Zuber, Yannick Muller |
Mots clés
Résumé
Les lymphocytes T régulateurs (Tregs) sont une sous-population cruciale de lymphocytes T, ayant la capacité de moduler le système immunitaire pour prévenir les maladies auto-immunes et inflammatoires (AIDs). Cependant, dans les AIDs, les Tregs présentent souvent des déficits fonctionnels ou sont diminués en nombre. La thérapie cellulaire adoptive de Tregs (TCAT) a été développée pour pallier cette déficience, impliquant le tri et l'expansion ex vivo des Tregs avec une supplémentation en interleukine-2 (IL-2), suivie de leur réintroduction chez les patients. Bien que les études cliniques initiales aient suggéré une efficacité potentielle, aucune preuve concluante issue des essais de phase II n'est apparue en 15 ans. Ce manque de progrès peut découler de plusieurs défis, y compris les processus complexes de fabrication cellulaire, la survie limitée in vivo et le risque d'instabilité phénotypique. Étant donné la dépendance des Tregs à la cytokine IL-2 pour leur survie, fonction et expansion, et leur incapacité intrinsèque à la produire, nous avons émis l'hypothèse que la transduction des Tregs avec le gène de l'IL-2 pourrait les rendre auto-suffisants, améliorant leur survie et leur stabilité. Nous avons découvert que tandis que la production autocrine d'IL-2 de type naturel sous un promoteur de force moyenne était toxique, une forme partiellement agoniste de l'IL-2 (IL2pa) spécifiquement sélectionnée n'affectait pas négativement les Tregs transduits. Ces Tregs modifiés (Tregs-IL2pa) ont démontré une survie prolongée sans précédent de plus d'un an in vivo. Les Tregs-IL2pa murins in vivo ont également conservé leur phénotype, montré une déméthylation complète de la Région Déméthylée Spécifique aux Tregs (TSDR), maintenu un répertoire diversifié de récepteurs de cellules T (TCR), et favorisé l'expansion des Tregs endogènes. De plus, les Tregs-IL2pa ont préservé leur avantage de survie et stimulé l'expansion des Tregs endogènes lorsqu'ils sont transférés d'une première à une seconde souris receveuse, ou même lorsqu'ils sont administrés à une dose cellulaire neuf fois inférieure. Par ailleurs, si nécessaire, ces cellules peuvent être éliminées avec succès par un anticorps déplétant. Crucialement, dans un contexte d'inflammation, les Tregs-IL2pa murins ont maintenu leur phénotype fonctionnel avec un contrôle efficace d'un modèle d'auto-immunité multi-organe. De manière similaire, les Tregs-IL2pa humains ont exhibé ces caractéristiques améliorées, atteignant une survie à long terme chez les souris NSG déficientes en IL-2 et une efficacité accrue dans le contrôle d'un modèle xénogénique de la maladie du greffon contre l'hôte (GVHD). 16 En somme, cette étude initie une approche novatrice dans la TCAT en générant des Tregs auto-suffisants en IL-2 qui produisent une IL-2 partiellement agoniste. Les Tregs-IL2pa améliorent non seulement la survie et l'intégrité fonctionnelle des Tregs in vivo, mais réduisent également potentiellement le besoin de production de cellules. Ces améliorations répondent efficacement aux défis principaux auxquels la TCAT est actuellement confrontée et pourraient avoir un impact considérable sur le domaine.