Proposition d'un système fiscal global des organisations en connexion avec une comptabilité à soutenabilité forte
Auteur / Autrice : | Elsa Bischoff |
Direction : | Jennifer Bardy, Alexandre Rambaud |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion (Nice, Alpes-Maritimes ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : GREDEG - Groupe de Recherche en Droit, Economie et Gestion |
Mots clés
Résumé
Le projet de recherche se situera à la croisée du droit et des sciences de gestion. Il s'agira, en effet, de fonder le raisonnement dans un système comptable théorique pour projeter un système juridique fiscal cohérent. D'un point de vue des sciences de gestion, la démarche envisagée est une posture critique de l'idéologie sous-tendant les systèmes comptables existants sous couvert d'approche objective. Une fois cette critique posée en socle de la réflexion, il s'agira de comprendre le fonctionnement d'une comptabilité écologique et notamment le cadre théorique de la méthode CARE (Comprehensive Accounting in Respect of Ecology) ,qui métamorphose la notion de capital pour lextraire de son acception uniquement financière, et sa vocation à devenir une « comptabilité fiscale, {QUI} peut être définie comme une comptabilité qui sert à déterminer les impôts des entreprises et qui repose sur le système de la connexion » . D'un point de vue juridique, le positionnement épistémologique sera un positionnement normatif puisqu'il s'agira de proposer un système repensé pour intégrer les impacts environnementaux et humains en fiscalité, que les assiettes prennent en compte le patrimoine ou les flux. Seront ainsi notamment envisagés l'impôt sur les sociétés, la TVA, la taxation des plus ou moins-values, les droits d'enregistrement ainsi que les impôts locaux et les droits de douane, dès lors que leur assiette peut se calculer sur la base de la comptabilité d'une organisation. La démarche comprendra, en fonction des contextes de chaque prélèvement obligatoire, la redéfinition des assiettes ou la création de nouvelles taxations ou le remplacement d'autres prélèvements obligatoires. La posture envisagée est évidemment technique, un système fiscal étant constitué d'un ensemble d'outils servant à organiser les prélèvements obligatoires. Cependant, au même titre qu'un choix de système comptable procède d'une volonté idéologique, politique, au sens d'organisation de la nation, le système fiscal doit être également réfléchi comme tel. Il n'est pas qu'une simple addition de recettes devant aboutir à un certain montant nécessaire au financement des charges publiques mais également le fruit de réflexions sociologiques et philosophiques. Dans une logique écologique, c'est ici le prisme de la justice fiscale qui sera exploré de ces deux points de vue. La question de la justice fiscale est reliée à celle de l'acceptabilité de l'impôt. A la lumière des actualités récentes, cette question a pris de l'ampleur. C'est ainsi qu'a émergé, par exemple, la question de la taxation des « ultra-riches » ou encore des « super-profits ». Si ces deux notions ne correspondent à aucune réalité juridique, on comprend qu'il s'agit de la notion d'effort consenti, en lien avec celle d'utilité - ou d'inutilité - sociale ou encore avec celle d'impact environnemental. L'objectif de justice fiscale nous conduira à proposer un modèle, à partir du modèle français, mais ayant pour vocation a minima une européanisation sinon une mondialisation du modèle. Pour D. Gutmann, « le principal défi d'une réflexion philosophique sur l'impôt { } consiste à penser la justice dans un espace fiscal différent de celui délimité par les souverainetés nationales. En bref, une question : quelle justice fiscale dans un espace internationalisé, voire mondialisé ? » Cette question pourra également nous amener à intégrer diverses problématiques qui tendent à mettre en péril le calcul et le recouvrement de l'impôt. C'est ainsi que nous explorerons le thème des paradis fiscaux, ou encore celui de l'échappement des transactions avec l'utilisation de monnaies fonctionnant sur le modèle de la blockchain.