La présomption de titularité du fait d'exploitation en droit d'auteur
Auteur / Autrice : | Goupehe Koulai |
Direction : | Agnès Maffre-bauge |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2023 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Culture et Patrimoine |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des Sciences Juridiques, Politique, Economiques et Gestion |
Résumé
Depuis la jurisprudence Société Aréo (Cass.1re civ., 24 mars 1993, n° 91-16.543), la jurisprudence française admet que l'exploitant d'une uvre de l'esprit, généralement une société, puisse se prévaloir d'une présomption de titularité du fait d'exploitation lorsque celle-ci est paisible et non équivoque. Ainsi, dès lors que certaines conditions sont remplies, cette présomption lui permet d'agir en contrefaçon sans que le défendeur à l'action puisse lui opposer qu'il n'a pas participé à l'élaboration de l'uvre et, conséquemment, qu'il n'est pas titulaire des droits patrimoniaux d'auteur. À défaut de consécration légale expresse, cette présomption de titularité ne repose sur aucun fondement, notamment textuel, clairement identifié, ce qui la fragilise sur un plan théorique alors que son intérêt et son opportunité ne sont pas contestables sur un plan pratique. Son régime juridique (conditions de la présomption et effets) mérite par ailleurs d'être davantage étudié. Ce sujet de thèse implique donc, d'abord et principalement : - D'une part, après l'analyse des différents fondements envisageables pour cette présomption, d'identifier et d'assigner un fondement pertinent à cette présomption, au besoin en proposant une modification du code de la propriété intellectuelle. - D'autre part, après une fine analyse de la jurisprudence, de clarifier et de systématiser son régime juridique. À titre complémentaire, et en tant que de besoin, la thèse peut déboucher sur une réflexion comparative et systémique sur les présomptions relatives à la titularité des droits d'auteur. Elle inclurait alors dans son champ d'étude la présomption de qualité d'auteur de l'article L. 113-1 du code de la propriété intellectuelle, selon laquelle « la qualité d'auteur appartient, sauf preuve contraire, à celui ou à ceux sous le nom de qui l'uvre est divulguée », cette présomption légale étant souvent confondue avec celle, d'origine prétorienne, de titularité du fait d'exploitation.