Rire et faire rire au théâtre (1629-1659)
Auteur / Autrice : | Clotilde Duquesne |
Direction : | Carine Barbafieri |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2023 |
Etablissement(s) : | Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2021-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche sociétés et humanités (Valenciennes, Nord ; 2021-....) |
Résumé
Dans la continuité des travaux de spécialistes comme Dominique Bertrand, Nelly Feuerhahn ou encore Alain Vaillant. L'étude, que je souhaite mener dans une perspective historique, en travaillant de préférence avec des concepts endogènes, envisagerait le rire au théâtre autant comme le fruit de procédés rhétoriques et poétiques, que comme un objet de sociologie littéraire. Il s'agit dans mon travail d'étudier le rire au théâtre à un moment où la comédie ne se définit pas en premier lieu par la production du rire : ce critère ne devient premier qu'à partir du Tartuffe qui aligne la comédie sur la satire et prétend corriger les murs par le rire. Les bornes de l'étude seront les suivantes : 1629, date de la première comédie de Corneille (Mélite) qui entend faire rire sans les personnages-types hérités de l'antiquité que sont le parasite, le pédant, etc. sera le point de départ de l'étude. 1658-1659, saison de la première comédie créée par Molière de retour à Paris (Les Précieuses ridicules), sera le terminus ad quem. Le principal corpus de travail sera donc constitué par les pièces de théâtre comportant dans leur titre la mention « comédie » et créées entre 1629 et 1658-1659, étudiées sous l'angle de ce qui est censé produire le rire du spectateur. A côté de ce corpus dramatique seront aussi étudiés les textes théoriques sur la production du rire, au théâtre et ailleurs : toute la réflexion sur la raillerie sera à prendre en considération, mais aussi les préfaces et paratextes des comédies, les textes témoignant de l'accueil des spectateurs et les commentaires qui circulent à cette époque sur les comédies de Térence. La réception occupera donc aussi une place importante dans notre analyse : comment le public, dans la salle de spectacle, reçoit-il les plaisanteries comiques ? Nous étudierons, à côté des procédés théâtraux qui entrent dans la composition du rire sur scène, le corps rieur du spectateur et les problèmes qu'il peut poser, au regard des bienséances sociales en particulier. Est-il envisageable de rire à gorge déployée à la comédie ? L'époque est en effet aussi celle du sacre de la pudeur féminine, amorcée à la fin du XVIe siècle : Vaugelas, dans ses Remarques sur la langue française, définit la pudeur comme une « bonne honte », levant ainsi l'ambiguîté qui pensait sur le terme honte, qui peut être pris en bonne ou en mauvaise part. Les « comédies des comédiens », qui montrent des spectateurs fictifs confrontés au nouveau problème des bienséances, constitueront aussi un observatoire précieux.