Modélisation et épidémiologie des facteurs à l'origine de la dissémination des résistances.
Auteur / Autrice : | Maria Alexa |
Direction : | Lulla Opatowski, Bich-Tram Huynh |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biostatistiques et data sciences |
Date : | Inscription en doctorat le 01/01/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche en épidémiologie et Santé des populations |
Equipe de recherche : Echappement aux anti-infectieux et pharmaco-épidémiologie | |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines |
Mots clés
Résumé
La résistance aux antibiotiques est un enjeu de santé publique majeur. En 2019, environ 5 millions de morts dans le monde seraient associées à des infections causées par des bactéries résistantes, l'incidence la plus élevée étant estimée en Afrique sub-saharienne. Malgré l'urgence de la situation, une grande partie des recherches sur les bactéries résistantes, en particulier les entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE-PE), s'est concentrée sur le milieu hospitalier, tandis que les dynamiques de transmission dans les milieux communautaires et environnementales restent moins bien comprises. Dans les milieux communautaires, malgré la prévalence croissante des BLSE-PE notamment au sein des les foyers, les facteurs qui influencent leur transmission entre individus demeurent mal caractérisés, ce qui limite notre capacité à concevoir des interventions de contrôle efficaces. Par ailleurs, le rôle des écosystèmes aquatiques comme réservoirs et vecteurs de dissémination de ces bactéries résistantes est encore insuffisamment exploré, bien que ces milieux puissent favoriser leur persistance et propagation. Face à ce double constat, les modèles mathématiques sont des outils essentiels pour améliorer notre compréhension des mécanismes de transmission et fournir des scénarios contrefactuels permettant de soutenir les décisions en santé publique. Dans ce contexte, ce projet de thèse s'organise en deux volets complémentaires et vise à (i) la compréhension de la dissémination/ la persistance de la résistance aux antibiotiques dans différents milieux aquatiques en analysant des données multidimensionnelles (génomiques, microbiologiques etc ) (ii. a) proposer un modèle mathématique de la transmission des bactéries résistances en communauté, en particulier les foyers et le combiner à un cadre d'inférence permettant l'analyse des données d'études longitudinales menées dans la communauté (ii. b) appliquer ce modèle à des études épidémiologiques réalisées dans les foyers dans deux contextes différents : Madagascar et la France, afin d'identifier et quantifier les différentes voies de transmission de l'BLSE-PE dans ces populations. Les résultats attendus sont à la fois méthodologiques et épidémiologiques avec un impact en santé publique. En développant de nouveaux outils d'analyse et en les appliquant à des données réelles dans des contextes différents, ce travail devrait renforcer notre compréhension des mécanismes de la transmission des bactéries résistantes aux antibiotiques dans les milieux aquatiques et les foyers, ainsi que les facteurs de risque à l'acquisition de ces bactéries. Ces avancées permettront de mieux cibler les stratégies de prévention et de contrôle de la résistance aux antibiotiques dans ces milieux.