Thèse en cours

La moule comme bioindicateur de la pollution aux micro- et nano-plastiques en milieu aquatique

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Auteur / Autrice : Adèle Wolinski
Direction : Franck Lartaud
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Mer
Date : Inscription en doctorat le 01/06/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de l'environnement d'Île-de-France
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Ecogéochimie des Environnements Benthiques

Résumé

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La pollution plastique considérée comme un marqueur de l'anthropocène (i.e., ère géologique caractéristique des actions de l'homme sur l'environnement) pose aujourd'hui un véritable défi tant pour la biodiversité que pour la société. La pollution par les macroplastiques (> 5 mm) et les microplastiques (MP, < 5 mm), impacte la qualité des écosystèmes aquatiques et marins en particulier, ces derniers étant le réceptacle final de tous les déchets à longue durée de vie dont les plastiques font partie. Cette pollution influence l'état de santé des organismes et de nombreux services écosystémiques (e.g., pollution visuelle des zones touristiques, risque sanitaire de consommation de produits aquacoles, ou effet vecteur de transfert d'espèces invasives ou pathogènes). Différentes mesures ont été préconisées dans la mise en oeuvre des outils de planification et de surveillance des eaux des bassins versants et des océans. Ainsi, la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) a inscrit dans son descripteur 10 le suivi des déchets plastiques comme critère du bon état des masses d'eau (DIRECTIVE 2008/56/CE s.d.). Les protocoles de suivi actuels se révèlent toutefois encore limitants, en termes de contraintes techniques et financières (e.g., fenêtre météorologique et temps nécessaire au déploiement de filets manta par bateau pour les opérations en mer, filets de maille 300 μm qui sous-estiment la quantité des petits microplastiques inférieures à 300 μm) et des nanoplastiques (< 1 μm). Ces limites de quantification, liées à des mesures ponctuelles et sélectives, expliquent en partie le constat que les mesures actuelles ne reflètent que partiellement les flux de plastiques dans les milieux aquatiques. L'utilisation d'espèces sentinelles ou bioindicatrices est une alternative pouvant offrir une mesure plus précise et intégrée, vers laquelle se tournent une partie de la communauté scientifique et des gestionnaires. En effet, certains organismes sont susceptibles de renseigner sur les caractéristiques écologiques ou sur des changements de condition du milieu. C'est notamment le cas d'espèces bioaccumulant des polluants dans leurs tissus (e.g., chair, coquille) sur le lieu où elles vivent. Les bioindicateurs présentent de nombreux avantages liés au faible coût associé à leur mise en place et à leur caractère intégratif sur de longues périodes, comprenant notamment les variations saisonnières. Les bivalves tels que les moules sont déjà utilisés comme espèces bioindicatrices dans de nombreux suivis de pollution, notamment aux métaux et aux composés organiques. L'objectif de cette thèse CIFRE est de développer et tester les conditions d'utilisation d'un nouveau bioindicateur des micro- et nano-plastiques, en rivière et en eau de mer, afin d'améliorer les mesures de cette pollution dans l'environnement et du risque sanitaire éventuel associé. Les organismes modèles seront la moule marine Mytilus galloprovincialis et la moule zébrée en eau douce Dreissena polymorpha.