Etude de la modélisation du couplage surface - atmosphère dans les zones irriguées avec le modèle de climat de l'IPSL
Auteur / Autrice : | Pierre Tiengou |
Direction : | Agnès Ducharne, Frédérique Cheruy |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Hydrologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/01/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Géosciences, ressources naturelles et environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Milieux Environnementaux, Transferts et Interactions dans les hydrosystèmes et les Sols |
Mots clés
Résumé
La modélisation du climat s'attache à décrire les mécanismes qui régissent l'évolution de variables météorologiques d'intérêt (température, vent, précipitations), à partir d'observations, et de principes physiques établis (lois de conservation). Les premiers modèles développés dans ce but concernaient essentiellement l'atmosphère. Toutefois, la présence de la surface continentale impose des conditions aux limites de l'atmosphère, et il a rapidement été nécessaire d'en avoir une représentation plus complète. Aujourd'hui, au vu de la complexité croissante des modèles globaux de climat, la description des continents est généralement séparée de celle de l'atmosphère, mais des simulations couplées permettent d'utiliser ces deux composantes ensemble. La description des échanges entre la surface continentale et l'atmosphère est donc une composante essentielle des modèles de climat. Au centre de celle-ci se trouve la formulation des flux de chaleur latente et de chaleur sensible, respectivement liés au changement de phase de l'eau (évapo-transpiration) et aux transferts thermiques entre le sol et l'air. Elle fait intervenir de nombreux processus physiques qui relient les caractéristiques du sol (température, taux d'humidité, présence de végétation) à l'évolution de l'atmosphère (phénomènes de convection, turbulence) et influencent fortement la température et les précipitations. La modélisation de ces processus reste aujourd'hui imparfaite et l'étude de leurs impacts est rendue difficile par les nombreux couplages et boucles de rétroaction entre les deux systèmes. Il a été mis en évidence que les limites de ces descriptions jouent un rôle significatif dans les biais communs aux modèles de climat, ce qui justifie les efforts pour mieux comprendre les processus et améliorer leur modélisation [1] [2]. Dans cette optique, les zones fortement irriguées sont particulièrement intéressantes car elles constituent un cas extrême (puisque l'action humaine garantit l'apport en eau) qui peut permettre de mieux caractériser les sources d'erreur des modèles. Ce travail de thèse se concentre donc sur la modélisation des processus d'interface dans les composantes atmosphérique (LMDZ) et continentale (ORCHIDEE) du modèle de climat de l'IPSL et sur leur évaluation, en particulier dans le contexte de zones fortement irriguées. Un module permettant de représenter l'irrigation a récemment été développé dans ORCHIDEE [3], et je prévois de l'utiliser dans des simulations couplées ORCHIDEE-LMDZ, ce qui n'a pas encore été fait pour le moment. La récente campagne d'observations LIAISE [4], qui concerne une zone en Espagne où la présence d'irrigation est marquée et crée de fortes hétérogénéités spatiales, devrait s'avérer particulièrement pertinente pour comparer les résultats des simulations couplées avec des données issues du terrain. Cela permettra de compléter l'évaluation du module, et d'analyser l'impact de la prise en compte de l'irrigation sur le couplage entre la surface et l'atmosphère dans le modèle. Références bibliographiques [1] Seneviratne, S.I., et al. 2010. Investigating soil moistureclimate interactions in a changing climate: A review. Earth-Science Reviews, 99(3-4), 125-161. [2] Cheruy F., et al. 2013. Combined influence of atmospheric physics and soil hydrology on the simulated meteorology at the SIRTA atmospheric observatory. Climate Dynamics, 40:22512269. [3] Arboleda-Obando P.F., 2023. Feedback from groundwater and irrigation on past and future climate. PhD thesis, Sorbonne Université. [4] Boone, A.A., et al., 2019. Land surface Interactions with the Atmosphere over the Iberian Semi-arid Environment (LIAISE). Gewex News.