Thèse en cours

Développement et évolution des muscles striés de la méduse Pelagia noctiluca

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Auteur / Autrice : Bastien Salmon
Direction : Lucas Leclere
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie cellulaire et développement
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie intégrative des organismes marins
Equipe de recherche : Régénération, développement et évolution des cnidaires

Résumé

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Les muscles sont des tissus contractiles que l'on trouve chez presque tous les animaux. Ils permettent un large éventail de mouvements et de comportements. Selon l'organisation de leur faisceau d'actomyosine, les muscles sont classés en lisses ou striés. Seuls les muscles striés permettent des contractions rapides et rythmées nécessaires à des comportements complexes. L'unité contractile du muscle strié est appelée le sarcomère. Les protéines constituant les sarcomères sont conservées entre les vertébrés et les insectes, suggérant une origine évolutive commune du sarcomère. L'origine de ce complexe macromoléculaire est cependant inconnue. Les cnidaires (auquel appartiennent les méduses), en tant que groupe frère des animaux bilatériens, occupent une position clé pour répondre à cette question. Chez les méduses, les contractions rythmiques de l'ombrelle, qui propulsent l'animal dans l'eau, sont générées par des muscles striés. Les études d'ultrastructure montrent des similitudes morphologiques frappantes entre les méduses et les muscles striés des bilatériens, mais le consensus actuel dans la littérature est que ces muscles striés ont évolué indépendamment entre ces deux groupes. Il n'existe cependant aucune donnée permettant de savoir si les homologues des protéines sarcomériques des bilatériens - trouvées dans les génomes des méduses - jouent un rôle dans la construction des sarcomères chez les méduses, ou si les méduses utilisent un ensemble différent de protéines. Durant ma thèse, je me suis donc intéressé à l'organisation moléculaire du sarcomère, ainsi qu'aux mécanismes de développement du muscle strié de la méduse, en utilisant les caractéristiques uniques d'un nouveau modèle de méduse, le scyphozoaire Pelagia noctiluca. Afin d'identifier l'identité moléculaire et la diversité des types cellulaires au cours du développement de Pelagia noctiluca, j'ai généré un jeu de données transcriptomiques sur cellules uniques à 6 stades de développement, ainsi qu'un jeu de données protéomiques, faisant le lien entre la signature transcriptomiques et les acteurs protéiques enrichis dans les tissus. J'ai également contribué à caractériser les mécanismes associés au développement direct de l'éphyrule de Pelagia, en mettant au point pour la première fois chez un scyphozoaire, une méthode d'inhibition de fonction par micro-injection d'oligonucléotide modifié Morpholino. J'ai utilisé les jeux de donnés nouvellement produits, transcriptomiques et protéomiques, pour identifier des candidats de possibles protéines sarcomériques, afin de produire une série d'anticorps spécifiques de ces protéines chez Pelagia. Ceci m'a permis de caractériser la structure moléculaire du sarcomère des méduses, ainsi que les mécanismes de développement des myofibrilles. Les résultats obtenus au cours de ma thèse ont permis de générer de nouveaux scénarios quant à l'évolution de la machinerie contractile liée à l'actomyosine chez les animaux, ainsi que sur l'évolution des différents types de muscles.