Analyse comparative des cellules souches putative chez des espèces de Tuniciers aux capacités régénératives variables
Auteur / Autrice : | Marie Lebel |
Direction : | Stefano Tiozzo |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire et développement |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de biologie du développement de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes ; 1999-....) |
Equipe de recherche : Regeneration and pluripotency |
Mots clés
Résumé
Les Tuniciers forment un grand groupe de Chordés marins aux capacités régénératives très variables, même entre des espèces relativement proches. Les espèces dites ''solitaires'' se reproduisent uniquement sexuellement, et leurs capacités de régénération sont généralement limitées à certains tissus ou certaines structures, par exemple les siphons ou le système nerveux central. Chez les espèces solitaires, des cellules souches uni- ou multipotentes, localisées dans des niches spécifiques, sont nécessaires pour le processus de régénération. Les espèces dites ''coloniales'' peuvent régénérer l'intégralité de le corps via diverses formes de bourgeonnement. Le bourgeonnement est une part intégrante du cycle de reproduction asexuée, mais peut également être déclenché chez certaines espèces suite à une blessure. Chez les Tuniciers, la régénération d'un corps entier par bourgeonnement implique divers niveaux d'interaction entre des épithéliums et de probables cellules souches circulant dans la vasculature. La répartition de la capacité à bourgeonner au sein de l'arbre phylogénétique des Tuniciers suggère une évolution très plastique de ce trait, gagné et perdu de multiples fois. Cette idée est d'autant plus renforcée que les mécanismes de bourgeonnement peuvent être très différents d'une espèce à l'autre : impliquant diverses partie du corps de l'animal voire même des épithéliums non-homologues, mais convergeant vers des stades de développement similaires qui résultent dans le plan d'organisation classique des Tuniciers. Au sein des Tuniciers, la famille de Styélidés représente bien la plasticité de la capacité de régénération, puisqu'elle inclut aussi bien des espèces solitaires que des coloniales avec divers modes de bourgeonnement. Des analyses phylogénétiques récentes sur la répartition des espèces solitaires et coloniales au sein de la famille suggèrent au moins trois acquisitions indépendantes de la capacité à bourgeonner, menant à trois modes de bourgeonnement différents : péri-branchial et vasculaire chez les Botryllidés, et vasal chez Polyandrocarpa zorritensis. Les études sur le bourgeonnement vasculaire chez diverses espèces de Botryllidés montrent le rôle de cellules souches circulantes -les hémoblastes- dans le déclenchement du processus de régénération. Des études histologiques et anatomiques récentes suggèrent un rôle clé des hémoblastes comme possibles cellules souches circulantes lors du bourgeonnement vasal de P.zorritensis (Scelzo et al., en préparation). Il est également intéressant de souligner que la présence de cellules souches circulantes aux caractéristiques similaires à celles des hémoblastes (c-à-d. l'absence de granules cytoplasmiques, une morphologie arrondie avec un fort ratio nucléo-cytoplasmique, un nucléole imposant, une forte activité ALDH, ainsi que la présence de ''marqueurs de cellules souches'') a été rapportée également chez la Styélidée solitaire Styela plicata. Chez S.plicata, le rôle des hémoblastes dans la régénération du système nerveux central est actuellement en cours d'étude. Des modifications clé des caractéristiques des cellules souches adultes on pu permettre l'évolution des processus développementaux nécessaires à la régénération, résultants de nouveaux types d'interaction entre les lignées cellulaires. Ainsi, ce projet part de l'hypothèse que des modifications de la capacité de différenciation des cellules souches adultes, et/ou de l'interaction avec leurs niches potentielles sont à la base de la plasticité régénérative chez les Styélidés. Dans cette étude, nous proposons de caractériser et de comparer le rôle des hémoblastes durant: a) le bourgeonnement vasal de Polyandrocarpa zorritensis, b) le bourgeonnement vasculaire de Botryllus schlosseri, c) la régénération du système nerveux central chez Styela plicata. Le but final est d'identifier les mécanismes régulant le comportement des hémoblastes et ainsi de pouvoir comprendre leur évolution chez les Styélidés.