Rôle des contraintes mécaniques dans le développement du glioblastome
Auteur / Autrice : | Shuake Kuermanbayi |
Direction : | Marie-Pierre Junier, Jean-Luc Aider |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Inscription en doctorat le 21/09/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Neuroscience Paris-Seine |
Equipe de recherche : Glial Plasticity and Neuro-Oncology |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les glioblastomes (GB) sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes chez l'adulte et restent à ce jour incurables. Elles se caractérisent par une hétérogénéité intra-tumorale exceptionnelle se traduisant par la coexistence de populations de cellules cancéreuses dans des états fonctionnels distincts, en termes de propriétés de type souche, de prolifération, de capacité de migration, de propriétés pro-angiogéniques, de résistance aux médicaments ou de tumorigénicité. Cette « hétérogénéité fonctionnelle » est liée à la sélection clonale de mutations distinctes et à la différenciation des cellules souches cancéreuses, mais aussi à la plasticité exceptionnelle des cellules GB, c'est-à-dire leur capacité à adapter leur état fonctionnel en réponse aux variations de leur environnement et des thérapies, indépendamment de leurs spécificités génomiques. Il est à noter que les cellules dans des états fonctionnels distincts peuvent être mélangées ou enrichies en micro-territoires. Une telle hétérogénéité fonctionnelle brouille le pronostic et constitue un obstacle majeur aux thérapies antitumorales conventionnelles. Jusqu'à présent, la plupart des efforts ont été consacrés à l'identification des voies moléculaires et des facteurs moléculaires clés à l'origine de l'hétérogénéité fonctionnelle au sein de la véritable tumeur humaine. Cependant, les comportements des cellules cancéreuses ne sont pas seulement modulés par des signaux génétiques et chimiques, mais également par des interactions physiques. Un nombre croissant d'études suggèrent que des contraintes mécaniques hétérogènes ont lieu au sein des tumeurs, y compris les GB. L'impact des forces de compression sur la dynamique des tissus multicellulaires peut provenir d'un effet indirect (par exemple, compartimentation géométrique de l'interaction cellule/cellule, diffusion contrainte de facteurs solubles) ou les effets directs via l'activation de mécano-récepteurs tels que Piezo1, qui a récemment été impliqué dans la croissance des GB. Cependant, ces approches incluent des signaux biochimiques et des contraintes physiques (par exemple ECM, hydrogel) empêchant la gestion des forces physiques de manière contrôlée. L'utilisation de technologies acoustofluidiques permet de créer et de cultiver de grands organoïdes tumoraux et d'exploiter la force de rayonnement acoustique (ARF) pour manipuler de manière réversible les contraintes physiques appliquées aux cellules, sans aucun contact mécanique. Dans ce contexte, l'objectif du projet est d'explorer le rôle des contraintes mécaniques dans la plasticité fonctionnelle dans le glioblastome, en utilisant des technologies acoustofluidiques combinées avec un large éventail d'approches de biologie cellulaire appliquées à des modèles in vitro et ex vivo modèles de GB.