Thèse en cours

Dualité et points rationnels des groupes algébriques sur des corps de fonctions de caractéristique positive.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Antoine Galet
Direction : Cyril Demarche
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Mathématiques
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences mathématiques de Paris centre (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche
Equipe de recherche : Topologie et Géométrie Algébrique

Résumé

FR  |  
EN

Si Y est une variété algébrique sur Q, une question centrale en arithmétique est de déterminer si Y a des points rationnels, et alors d'estimer la taille de l'ensemble Y(Q). Une méthode historique importante est l'approche locale-globale : on compare Q à ses complétés, les corps p-adiques Qp pour tout premier p et le corps des réels, arithmétiquement bien plus simples. L'existence d'un point rationnel global (ie sur Q) implique l'existence de points locaux (sur R et chaque corps p-adique) ; on dit que le principe de Hasse ou principe local-global est vérifié (pour une famille de variétés) quand la réciproque est vraie. On peut aussi étudier l'approximation faible, ie la densité de Y(Q) dans le produit des Y(Qp). Dans les années 1920, Hasse et Minkowski montrent que les quadriques projectives vérifient le principe de Hasse et l'approximation faible. Ces variétés sont des espaces homogènes de groupes algébriques, on peut donc chercher des généralisations pour des espaces homogènes arbitraires. En 1970, Manin a introduit une obstruction naturelle au principe de Hasse et à l'approximation faible : l'obstruction de Brauer-Manin, quantifiée par le groupe de Brauer, un groupe de cohomologie étale introduit par Grothendieck. En 1996, Borovoi démontre une vaste généralisation du théorème de Hasse-Minkowski : l'obstruction de Brauer-Manin au principe de Hasse et à l'approximation faible est la seule, pour les espaces homogènes de groupes algébriques, à stabilisateurs connexes. Si X est une courbe projective lisse sur un corps F et K=F(X) son corps de fonctions (par exemple, K = F(t) si X est la droite projective), on peut aussi se poser des questions locales-globales en comparant K et les complétés de K pour les places associées aux points fermés de X. Par les travaux de nombreux auteurs, on sait aujourd'hui que si G est semi-simple simplement connexe, F parfait de dimension cohomologique au plus 1, et Y un G-espace principal homogène, alors Y a des points rationnels (c'est un cas de la conjecture II de Serre). Récemment, de nombreuses études ont été menées sur le principe de Hasse et l'approximation faible pour des espaces homogènes sur K=F(X) lorsque F est de caractéristique nulle, et complet pour une valuation discrète ou algébriquement clos : par exemple R, C, Qp, C((t)). Les principaux résultat (dus notamment à Benoist, Colliot-Thélène, Ducros, Gille, Harari, Izquierdo, Lucchini-Arteche, Parimala, Scheiderer, Suresh, Szamuely, Wittenberg, Zhang) peuvent se résumer ainsi : si G est un groupe linéaire connexe sur un tel corps K, alors le défaut du principe de Hasse pour les G-espaces homogènes à stabilisateurs connexes est contrôlé par un groupe de cohomologie étale de X ou K, via une obstruction dite de réciprocité. Dans un travail récent généralisant des résultats antérieurs de plusieurs auteurs, Demarche et Harari montrent que l'obstruction de Brauer-Manin au principe de Hasse et à l'approximation faible est la seule, pour les espaces homogènes de groupes réductifs à stabilisateurs connexes, sur des corps globaux de caractéristique positive (K=F(X) avec F fini), analogue du résultat de Borovoi en caractéristique positive. Le sujet de la thèse est alors d'étudier des variantes en caractéristique positive des résultats sur les corps de fonctions mentionnés auparavant. Un premier cas intéressant serait celui des tores sur des corps du type F((x, y)), F((x))(y) ou F(x), pour F fini ou algébriquement clos. L'approche envisagée consiste à chercher des théorèmes de dualité (locale et globale) sur ces corps en cohomologie fppf (et non plus étale) pour des schémas en groupes finis et plats sur un ouvert de X, puis des applications pour les points rationnels des espaces homogènes de tores. Ensuite, on pourra s'intéresser à des généralisations aux torseurs de groupes réductifs, voire à des espaces homogènes. À plus long terme, l'arithmétique des groupes pseudo-réductifs sur ces corps imparfaits est un prolongement naturel à ces questions.