La chimère Drosopus (Drosophila/Xenopus) pour déchiffrer le code de la myélinisation dans le système nerveux central
Auteur / Autrice : | Noémie Frere |
Direction : | Catherine Lubetzki |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut du cerveau et de la moelle épinière |
Equipe de recherche : Repair in Multiple Sclerosis: from Biology to Clinical Translation |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'émergence des vertébrés a été possible suite à l'acquisition des cellules de la crête neurale, qui en conduisant au développement de structures plus complexes a conféré un avantage évolutif. Suite à l'apparition des crêtes neurales, l'acquisition de la myéline a été cruciale au développement des vertébrés. Sans myéline, les vertébrés comme nous les connaissons ne pourraient simplement pas exister. La myéline compacte est présente chez presque tous les vertébrés, et la majorité des invertébrés n'en possèdent pas. En revanche, des structures semblables à la myéline ont été observées dans de nombreuses espèces invertébrées avec une morphologie distincte chez les vers de terre, les crevettes et les mouches. Ces structures peuvent être vues comme des tentatives développementales inabouties d'une gaine de myéline compacte, dont le but est probablement de protéger de la conduction éphaptique. La drosophile n'est pas myélinisée, cependant certaines cellules gliales forment des empilements de membranes apposés à des axones et parfois même s'enroulent 1 ou 2 fois autour de certains axones. La gaine de myéline est formée par des cellules gliales spécialisées : les oligodendrocytes dans le système nerveux central, et les cellules de Schwann dans le système nerveux périphérique. La myéline assure une isolation électrique et une protection des axones. Le long des axones myélinisés, la gaine de myéline est interrompue de façon plus ou moins régulière aux nuds de Ranvier, caractérisés par une agrégation de canaux NaV, permettant la conduction saltatoire, et donc une accélération de l'influx nerveux. De plus, la myéline apporte un soutien métabolique indispensable pour la survie axonale. A contrario, la destruction de la gaine de myéline dans des circonstances pathologiques, la plus fréquente étant la sclérose en plaques, a des conséquences dramatiques. Lors des poussées caractérisant la maladie, la démyélinisation entraine des déficits neurologiques lié au blocage de la conduction nerveuse. En l'absence de régénération myélinique, survient une dégénérescence axonale / neuronale qui sous-tend la survenue et l'aggravation d'un handicap irréversible. Le but du projet de thèse est de mieux comprendre les mécanismes qui gouvernent les interactions entre neurones et cellules gliales, et de « déchiffrer le code » qui permet à la glie de s'enrouler autour de l'axone. Le projet combine expérimentations sur les cellules gliales et les neurones des vertébrés (Xénope) et des invertébrés(Drosophile). Il a donc deux buts majeurs : (i) explorer l'interaction neurones-glie en confrontant les cellules gliales de la Drosophile et les neurones du Xénope, et (ii) comprendre le signal minimum requis pour qu'une cellule gliale s'enroule autour d'un axone pour former une gaine de myéline.