Impact du chauffage diabatique des nuages de la haute troposphère sur la circulation atmosphérique générale et le climat
Auteur / Autrice : | Xiaoting Chen |
Direction : | Claudia Stubenrauch |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Instrumentation, télédétection, observation et techniques spatiales pour l'océan, l'atmosphère et le climat |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LMD - Laboratoire de Météorologie Dynamique |
Equipe de recherche : ABC(t) |
Mots clés
Résumé
Les nuages de la haute troposphère représentent environ 60 % de la couverture nuageuse totale dans les régions tropicales. Ils modulent le bilan énergétique et le transport de chaleur de la Terre, affectant ainsi la circulation atmosphérique à grande échelle et le climat. Mais le rôle de la rétroaction de ces nuages est encore très incertain, comme l'a rapporté le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. La convection profonde tropicale crée des systèmes nuageux avec des enclumes stratiformes de la taille de plusieurs milliers de km2. Des changements dans la convection atmosphérique en réponse au réchauffement climatique influent la structure et la quantité des nuages. Cela modifie alors le bilan énergétique de la Terre, provoquant un changement supplémentaire de la température de surface. Afin d'éclaircir notre compréhension sur les rétroactions des nuages de la haute troposphère, cette thèse a pour but principal de répondre à la question : Comment le chauffage diabatique de la convection tropicale et en particulier le chauffage radiatif des enclumes et des cirrus fins autour de la tour convective affectent-ils la circulation atmosphérique à grande échelle et comment au retour la circulation contraint-t-elle la convection et les précipitations? Les observations spatiales, accompagnées de nouvelles méthodologies, donnent une vue globale de ces nuages, sur une longue période. Grâce à leur excellente résolution spectrale, les sondeurs infrarouge (AIRS, IASI) sont sensibles au cirrus même à une faible émissivité. Une approche inédite d'analyser des systèmes de nuage permet de lier le noyau convectif aux propriétés de l'enclume et a été utilisée avec succès pour évaluer les schémas de glace dans le modèle climatique LMDZ (Stubenrauch et al. 2019). En associant multiples observations spatiales, des ré-analyses météorologiques et des techniques d'intelligence artificielle, nous sommes en train de créer une description complète tridimensionnelle de ces systèmes nuageux et de leur environnement atmosphérique (Stubenrauch et al. 2021). Cela inclut les taux de chauffage radiatif et latent ainsi que les zones de pluie dans les nuages de haute troposphère. Ces structures horizontales sont exploitées pour étudier les systèmes convectifs via un indice d'organisation convective. La thèse aboutit à la quantification de la réponse dynamique du système climatique au réchauffement atmosphérique par ces systèmes nuageux. Par conséquent, les taux de chauffages diabatiques (latent et radiatif) dérivés des observations seront utilisés pour forcer le système climatique et étudier les changements dynamiques tout en atteignant un nouvel équilibre. Pour des conditions climatiques typiques, stratifiées par la température de surface tropicale ou l'indice d'organisation convective, des simulations d'ensemble doivent être effectuées, avec des expériences qui, par exemple (1) excluent le chauffage latent ou (2) remplacent les taux de chauffage radiatifs des enclumes ou des cirrus minces autour par ceux des nuages bas ou du ciel clair. Enfin, la réponse dynamique aux gradients de chauffage et de refroidissement atmosphériques des différentes expériences, pendant le temps jusqu'à ce que l'équilibre soit atteint, sera comparée pour quantifier la rétroaction dynamique. Ce sujet de recherche est au cur du grand défi du Programme mondial de recherche sur le climat (WCRP) «Nuages, circulation et sensibilité du climat», et en particulier de l'initiative internationale sur les études d'évaluation des processus concernant les nuages dans la haute troposphère et la convection (https://gewex -utcc-proes.aeris-data.fr/).