Dynamique du plancton dans un Océan Arctique en transition
Auteur / Autrice : | Léna Champiot-bayard |
Direction : | Martin Vancoppenolle |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la Mer |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques (Paris ; 2005-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Contexte : L'Arctique perd de la glace, se réchauffe et sa chimie change en raison du réchauffement climatique, ce qui a des répercussions importantes sur le phytoplancton (Arrigo & Dijken, 2011 ; Kahru et al., 2011 ; Lewis et al., 2020). En effet, les changements de couleur de l'océan observés par satellite au cours des 25 dernières années sont documentés, y compris la modification de la phénologie et l'apparition d'efflorescences automnales. L'impact de ces changements sur la productivité primaire est toutefois incertain en raison de la contribution mal quantifiée des efflorescences sous la glace. Tout cela peut avoir des effets en cascade sur le réseau trophique, les écosystèmes et les pêcheries de l'Arctique marin. Il est plus difficile qu'ailleurs de prévoir ces changements à l'avenir. Les modèles CMIP5 et 6 divergent quant au signe de la PPN. La limitation de la lumière et des nutriments s'oppose (Vancoppenolle et al., 2013). Différentes régions peuvent présenter des réponses opposées (Ref). Contexte général de (i) faible compréhension de la dynamique du plancton dans les mers couvertes de glace, et (ii) mécanismes de changement peu contraints et nombreux. Problème n° 1 : la phénologie du plancton arctique est très spécifique (Ardyna & Arrigo, 2020). La nuit polaire est unique et met en péril la survie du phytoplancton, sans que l'on sache comment cela est possible. La glace et la neige réduisent l'apport de lumière à l'océan de surface. Les bassins de fonte estivaux l'augmentent (Lebrun et al., 2023). La fonte des glaces libère de l'eau douce, ce qui atténue la limitation de la lumière mais renforce la limitation des nutriments, du moins dans un premier temps. L'eau libre est alors exposée à l'atmosphère et aux vents en particulier, ce qui peut favoriser l'approvisionnement par le bas. Les algues de glace se développent au printemps, en quantités vraisemblablement faibles mais assez incertaines, dans plusieurs microhabitats, dont un ou deux seulement ont été raisonnablement bien caractérisés par l'observation. Les algues de glace sont associées à de grandes quantités de matières organiques. Lors de leur fonte et de leur libération dans la colonne d'eau, les algues de glace pourraient favoriser la prolifération du phytoplancton ou augmenter l'exportation de carbone. Les forçages régionaux associés aux rivières, aux sédiments, à l'atmosphère ou aux glaciers peuvent ajouter un niveau de complexité supplémentaire. Problème n° 2. Les mécanismes de changement sont nombreux et mal définis. Facteurs physiques. Moins de glace pérenne, plus de glace saisonnière, moins de neige, peut-être plus d'étangs ; tous ces facteurs impliquent une augmentation de l'apport de lumière. Modification de la stratification et de la circulation océaniques. Augmentation de la température. Facteurs biologiques. Rôle des algues de glace en tant qu'initiateurs des efflorescences. Changements dans la composition des espèces. Forçages externes. Apports atmosphériques, glaciaires, fluviaux et sédimentaires. Le T-S, le BGC et les changements dans les flux air-mer ont finalement un impact sur la chimie marine, en particulier sur le pH. Dans ce contexte de méconnaissance, il est compréhensible que les modèles, mais aussi les spécialistes, considèrent que l'augmentation ou la diminution de la PPN sont des hypothèses tout aussi plausibles les unes que les autres. Il y a généralement deux voies de recherche pour progresser. 1) Obtenir davantage d'observations. Compliqué, lent et coûteux. Ne renseigne pas sur l'avenir. 2) L'exécution et l'analyse de modèles peuvent également s'avérer utiles, mais cela n'a pas été beaucoup fait. Questions Par conséquent, dans cette thèse, nous proposons de faire progresser notre compréhension de la phénologie du phytoplancton arctique et de ses changements futurs, principalement sur la base d'outils de modélisation et d'observations disponibles. Nous travaillerons autour des questions suivantes : - Quels sont les mécanismes les plus importants dans la dynamique des efflorescences ? Sont-ils bien représentés dans les modèles ? - Que pouvons-nous dire des changements récents et futurs du phytoplancton arctique et de leurs moteurs ? - Quels sont les scénarios d'évolution future ? Tous les scénarios sont-ils également plausibles ? - Peut-on envisager des contrastes régionaux entre les différentes régions de l'Arctique ? Méthodes : - Analyser les simulations existantes : CMIP, SOBUMS, OMIP - Effectuer des simulations soigneusement élaborées. Cela pourrait inclure des expériences de sensibilité, pour lesquelles nous contraindrions davantage le rôle de processus spécifiques (lumière, neige, étangs, ...). Cela pourrait également inclure la reconstruction du passé récent. - Utiliser des bases de données d'observation comme référence (produits satellitaires de couleur de l'océan et de glace de mer, produits hydrographiques de l'Atlas mondial des océans et du GLODAP, ...). Environnement et activités supplémentaires : LOCEAN est bien adapté et utilisé pour mener des études de modélisation. La thèse fait partie d'un effort national dans le cadre du projet ClimArctic, axé sur le changement climatique futur de l'Arctique et les impacts sur son écosystème. Il n'y a pas d'activités spécifiques associées à cette thèse. Cependant, nous encouragerons l'étudiant à travailler sur le terrain au moins quelques semaines pendant la thèse, si possible. Nous encouragerons également la participation à des conférences et la visite de laboratoires externes.