Étude neurocognitive de l'impact des états affectifs sur les processus décisionnels sous-jacent à la créativité.
Auteur / Autrice : | Gino Battistello |
Direction : | Richard Levy |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences cognitives |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut du cerveau et de la moelle épinière |
Equipe de recherche : FRONTLAB - Frontal Function and Pathology |
Mots clés
Résumé
Les défis font inévitablement partie de la vie. Pour les résoudre, nous avons besoin d'idées, et de bonnes idées. L'obtention d'idées repose sur la créativité, définie comme la capacité à générer des idées originales et adaptées au contexte. Les deux principaux processus impliqués dans la créativité sont la génération et l'évaluation. Les neurosciences cognitives de la créativité visent à décrypter les mécanismes cognitifs et neuronaux qui sous-tendent la pensée créative. Dans ce domaine, la créativité est définie comme la capacité à générer des idées à la fois nouvelles (originales) et adaptées au contexte (efficaces). Au cours de la dernière décennie, de grandes avancées ont été réalisées dans ce domaine, notamment grâce à l'identification de deux réseaux cérébraux : le réseau du mode par défaut (DMN), qui sous-tend les comportements de génération de contenu mental, et le réseau de contrôle exécutif (ECN), qui accroît le contrôle de nos actions. Dans la créativité, ces deux réseaux fonctionnent ensemble. L'état de l'art suppose que le premier favorise l'exploration de nos connaissances et l'émergence de nouvelles idées, alors que le second contrôle cette exploration et vérifie que les idées sont adaptées au contexte. En neuroéconomie, cependant, ces deux réseaux tendent à s'opposer lors de choix économiques (liés à une récompense, avec ou sans risque). L'activité du DMN favorise les choix risqués, notamment via une région centrale du réseau, le cortex préfrontal ventromédian. En revanche, l'activité de l'ECN tend à diminuer la prise de risque et à augmenter le contrôle de nos choix. Les processus d'évaluation ont également été largement étudiés, ce qui a permis d'identifier le Brain Valuation System (BVS), qui représente la valeur subjective (préférence, désirablité) des options envisagées par un agent. En outre, il a été démontré que les états affectifs positifs tendent à biaiser les préférences vers les options risquées, et les états négatifs vers les options plus sûres lors des choix économiques. Ce projet étudiera l'impact des états affectifs sur la créativité. Nous testerons l'hypothèse selon laquelle les états affectifs modulent les préférences individuelles et influencent la créativité. En d'autres termes, nous avons émis l'hypothèse que les états affectifs positifs devraient stimuler la créativité chez les personnes préférant globalement l'adéquation de leurs idées, et l'inverse pour les personnes préférant l'originalité. Le projet combine des tâches de créativité et de neuroéconomie pour évaluer la relation entre les préférences, les états affectifs et les capacités créatives. Il est divisé en trois axes : 1) la caractérisation comportementale et neuronale de la modulation de l'état affectif chez les sujets sains, 2) la conception d'un outil personnalisé pour la modulation de l'état affectif, et 3) l'étude des préférences liées à la créativité dans les cas de troubles bipolaires et de dépression. La recherche utilise une approche multidisciplinaire, y compris des méthodes comportementales, cliniques, de neuro-imagerie et de modélisation computationnelle, pour fournir des explications sur le rôle des préférences et des états affectifs dans la créativité et potentiellement faire progresser l'évaluation clinique des troubles affectifs.