Identité et écriture dans l'uvre romanesque d'Eun-Ja Kang et de Michèle Rakotoson
Auteur / Autrice : | Eleana Rabiazamaholy |
Direction : | Romuald Fonkoua |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Littératures francophones |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse a pour projet de comparer l'uvre romanesque de ces deux autrices francophones contemporaines, originaires d'espaces étrangers de « l'Occident », l'île de Madagascar et la Corée du Sud, pays et peuples qui ont été colonisés et/ou dominés par des puissances étrangères pendant plusieurs siècles (la Grande-Bretagne puis la France pour Madagascar, la Chine et le Japon pour la Corée du Sud), pays qui tentent de se développer et de se moderniser de manière autonome et pleine mais en suivant malgré eux la voie de l'Occident depuis le début du XXe siècle (premières modernisations et révolution industrielle) et surtout depuis la décolonisation à Madagascar et depuis la fin de la Guerre de Corée en Corée du Sud. Ces deux autrices viennent de peuples et de cultures très différentes (la malgache et la coréenne) et d'espaces éloignés (l'Asie de l'est et l'Afrique australe). Mais elles fabriquent et se créent pourtant la même « identité » à plusieurs échelles. Elles sont avant tout des écrivaines « femme ». Elles sont deux autrices à l'identité « féminine » et au « genre » féminin qui se mettent en avant en tant que « primo-autrices » francophones de leur pays. Elles représentent d'autant plus des « symboles » ou du moins des figures car elles viennent justement d'espaces particuliers et qui demeurent assez minoritaires dans l'histoire littéraire francophone et française, à savoir une littérature en langue française écrite par une femme malgache et par une femme coréenne. Au-delà des questions postcoloniales et des questions identitaires culturelles rattachées au contexte historique malgache et coréen, la question du genre et de l'écriture d'une femme (et non d'un homme) dans un pays ou une société dominée par le patriarcat et les inégalités homme-femme est centrale sur l'« identité » marquante de l'écrivaine. Les deux autrices sont autant l'une que l'autre considérées comme francophones car elles représentent chacune et ensemble le choix et la volonté de s'exprimer en langue française et d'employer les figures de style, les techniques littéraires et l'héritage littéraire français, malgré leurs origines, leurs langues natales, leurs influences d'un monde dominé par les hommes. Mais en même temps, ces écrivaines sont aussi des autrices francophones car elles s'émancipent également des règles et de toute domination idéologique ou artistique même en employant le français. Ainsi, le projet de la thèse est de comprendre cette « identité » de l'être qui écrit : une « identité » de femme avant tout, et une « identité » singulière dans un espace culturel et originel particulier. Une « identité » propre de l'individu et de la personne émancipée de cette passion ou quête de « l'Autre » occidental ou étranger. Une « identité » émancipée et affirmée face à un contexte masculin assez dominant. Les écrivaines arborent cette « identité » individuelle, personnelle, genrée et « femme », mais surtout cette personnalité littéraire propre.