Thèse en cours

Le roman à la rencontre du théâtre au dix-neuvième siècle. Les cas de Flaubert, des Goncourt et de Zola.

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Auteur / Autrice : Amanda Quinn
Direction : Bernard Vouilloux
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Littératures françaises
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)

Mots clés

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Résumé

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« On devrait vraiment écrire sur les théâtres : Les hommes de lettres n'entrent pas ici. » Ainsi définissent-ils les frères Goncourt la relation entre le théâtre et les romanciers en décembre 1863. Cet avertissement dantesque implique les tensions et les frustrations souvent rencontrées par les écrivains réalistes et naturalistes de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle essayant de se lancer au théâtre et d'établir leur propre forme de théâtre, « la comédie vivante, le drame vrai de la société moderne » pour reprendre la formule de Zola. Cependant, ces difficultés ne les empêchaient pas d'emprunter des procédés et des esthétiques dramatiques au théâtre pour les incorporer dans leurs œuvres romanesques. Au vu de la relation tantôt antagoniste tantôt nourrissante entre Flaubert, les Goncourt, Zola et le théâtre, cette thèse aura pour objectif l'étude du théâtre et de la théâtralité dans le roman réaliste-naturaliste de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle et tâchera donc de répondre à notre question centrale : En quoi consistent la théâtralité et l'utilisation du théâtre dans les romans de Flaubert, les Goncourt et Zola, et quels sont les objectifs de cette utilisation ? Nous commencerons par étudier la théâtralisation de l'espace romanesque. Le lieu, voire le décor, comprend plusieurs détails, souvent symboliques ou métaphoriques, qui fournissent à la scène un réseau visuel, dont le déchiffrement représente la première étape dans notre perception des personnages et de l'action. L'importance du cadre qui, comme un décor au théâtre, est un espace savamment composé afin de soutenir la représentation des personnages et de l'action au niveau matériel nous aidera donc à montrer la façon dont l'espace romanesque chez ces auteurs est d'abord conçu comme une sorte de scène qui détermine par sa nature concrète, délimitée et parfois trompeuse, les parcours des personnages. Les codes vestimentaires nous aideront aussi à étudier la façon dont Flaubert, les Goncourt et Zola transposent dans le roman des stratégies typiquement employées au théâtre, comme des réseaux chromatiques ou des costumes dotés de métonymies narratives. Ensuite, nous étudierons l'utilisation du théâtre au sens propre dans les romans du corpus, les espaces de performance étant aussi des espaces fortement théâtralisés dans le récit réaliste-naturaliste. Nous présenterons d'abord les scènes au théâtre les plus connues, observant à quel point ces scènes sont représentatives de l'esthétique du visuel au dix-neuvième siècle. Les personnages associés au théâtre, particulièrement les figures des comédiens seront aussi étudiés. Puis, nous évoquerons les scènes dans lesquelles le théâtre de l'époque joue aussi un rôle mais dans des cadres autre que le théâtre comme des scènes de bal et de danse. De cette façon, nous montrons les stratégies employées par ces auteurs dans l'objectif de créer un univers à la fois romanesque et théâtral. Finalement, nous nous pencherons sur l'emploi des procédés théâtraux. Nous nous interrogerons sur les questions génériques et esthétiques, concernant l'utilisation des plusieurs éléments qui relèvent des genres et des esthétiques littéraires et dramatiques et leur emploi dans le roman réaliste-naturaliste. Ces analyses nous permettront de creuser davantage la question de l'influence théâtrale dans l'écriture du roman. En menant ce travail de recherche, nous espérons nous permettre de mieux définir et potentiellement élargir la façon dont nous concevons la place du théâtre et de la théâtralité dans le roman aujourd'hui. Nous espérons aussi continuer ce travail de reconsidérer ce qui relève du « théâtralisé » et du « théâtralisable », un domaine de la critique littéraire toujours en train de se reconstituer et de se renouveler. Cette étude visera donc un approfondissement de connaissances esthétiques et génériques de la littérature et du théâtre et peut-être aussi un rapprochement de ces deux domaines souvent mis en opposition.