Thèse en cours

Écrire la construction coloniale du genre dans les œuvres d'Assia Djebar, Malika Mokeddem et Nina Bouraoui

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Auteur / Autrice : Sarah Moudoub
Direction : Romuald Fonkoua
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Littératures francophones
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)

Résumé

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Le postcolonialisme nait en réponse à la pensée coloniale. Concrètement, la colonisation s'exerce sur un corps social dont l'individu subit une oppression qui, systématiquement, le construit dans sa singularité. Cette construction s'étend jusqu'à la période postcoloniale où, bien que la domination se soit théoriquement achevée, sa mémoire continue d'affecter le sujet. Ce dernier se construit encore par rapport à un événement qui a bel et bien existé et qui s'est prolongé dans le temps de manière à ce que son effacement soit impossible. Cette construction concernera inévitablement le genre (gender) puisque, dans un contexte colonial, la différence de genre est un moyen clef dans la stratégie de mise en pratique de la domination. Elle se met en place principalement par la transgression des codes de genre de l'indigène qui doit se plier aux codes occidentaux. Ainsi, si la pensée postcoloniale est un refus conséquent du fait colonial, le genre se construira en réponse, et donc à l'opposé, de ce qui voulait être imposé comme la norme. Dans ce travail de recherche, il s'agira d'étudier le genre dans la période postcoloniale et par rapport au phénomène colonial, dans une littérature qui met en évidence sa construction, pour en éclairer les mécanismes. Assia Djebar, Malika Mokeddem et Nina Bouraoui se sont démarquées dans la scène littéraire francophone par le parallèle qu'elles exercent entre le passé colonial et le genre, à travers des personnages qui traversent des crises entre l'appartenance culturelle et des codes de genre qu'ils peinent saisir ou, du moins, à accepter. Quel est le lien entre genre et colonisation ? Comment le postcolonialisme s'exerce-t-il à travers le genre et le corps qui lui est associé ? Comment cette réalité est-elle mise en scène dans la littérature ? Quel rôle joue l'écriture féminine dans la mise en scène de cette réalité ? Pourquoi écrire la construction coloniale du genre ?